Kodaline

Comment font-ils ? Comment ? La recette miracle est simple et tout l’art de Kodaline réside dans une excellente communication préalable. Le premier album du groupe est en effet un grand succès pop, et il l'était même avant sa sortie. Singles, EPs, sets acoustiques de promotion, vidéo clips... autant de moyens utilisés pour déclencher l'engouement avant l'heure.

Enfants, Stephen Garrigan et Mark Prendergast étaient dans la même chorale de la ville de Swords (Capital sympathie, +1 !). Il y a tout juste deux ans, le groupe se forme avec Vinny May à la batterie et plus tard Jason Boland à la basse. Kodaline se font rapidement connaître en faisant paraitre judicieusement et avec parcimonie quelques titres de leur album In A Perfect World. Chacun d'entre eux annonçait ce disque de manière fine, sans en dire trop sur le genre d'album dont il s'agit, mais assez pour attirer le public visé (Se rendre mystérieux et désirable, +2).
On aurait pu s’attendre à une grande révélation Pop. Eux-mêmes confessent que venir de Dublin, comme U2, a joué en leur faveur. Mais restons modeste, on est encore loin du compte. L'album finalement n’est pas si surprenant. Ses forces étaient déjà notables sur l'EP High Hopes ou le single Love Like This : des mélodies accrocheuses, douces et bien ficelées, des paroles intelligibles et universelles. Les faiblesses du groupe sont pourtant là, dans leurs qualités.

Aussi, si les premiers titres sortis suscitent la curiosité, l’album lui, n’est pas si surprenant. La production se veut homogène et sans fêlure. Les paroles tournent essentiellement autour des mêmes thèmes, les déceptions sentimentales (All I Want), les promesses de bonheur, les échanges... En réalité, les ambiances romantico-mélancoliques sont omniprésentes. Pour ce faire, le groupe use et abuse d’envolées lyriques, d’harmonies vocales, ce qui peut s’avérer étouffant. Cette veine le groupe l’explique par une lignée musicale particulière et s’exprime sur les bienfaits de la musicothérapie : « La musique doit avoir un but, c'est plus qu'un simple alignement de notes (...) parce qu'elle accompagne et console les cœurs brisés comme on le chante dans All I Want mais aussi parce qu'elle permet de rêver ! » (Sensibilité accrue, +3).

Au-delà des apparences, cela fait de Kodaline un groupe complexe, qu’il est difficile d’adorer ou de détester, et ce pour les mêmes raisons, étrangement. Une vague de fraîcheur nous ranime trois minutes avant la fin du disque. Way Back When est une bouffée d’air frais qui laisse espérer une suite moins éplorée pour un groupe au potentiel si fort. Rendez-vous maintenant sur les festivals cet été, on est curieux de voir ça !