Pour la dernière date en France de leur tournée européenne, Kodaline a choisi l'Olympia, et la journée internationale des droits des femmes. Aucun rapport si ce n'est le public à majorité féminin. Une belle occasion de ravir ces dames !
All Tvvins, qui comme leur nom le l'indique pas, sont trois sur scène, ouvrent le concert. Lar Kaye et Conor Adams sont accompagnés d'un batteur qui ne passe pas inaperçu tant sa frappe est lourde et puissante. Les titres, souvent basés sur un beat sec à la batterie, rappellent la synthpop des années 80.
Thank You, Darkest Ocean, Too Young To Live, la pop du duo irlandais insuffle une bonne énergie à la salle qui a pourtant du mal à quitter son manteau. Mais qu'importe puisque les fans de la tête d'affiche sont déjà aux premiers rangs, les cordes vocales affûtées, prêts à applaudir leurs idoles.

Les vingt minutes d'entracte laissent le temps à la fosse de s'épaissir un peu. Et quand les cinq Irlandais arrivent sur scène, l'Olympia leur réserve un accueil plus que chaleureux. Quitte à rabâcher des poncifs, Kodaline ne dérogent pas à la règle : ils font bel et bien partie de ces groupes qui sonnent dix fois mieux en live qu'en studio. On redécouvre avec étonnement leur musique qu'on jugeait trop propre et trop entendue.
Depuis le succès commercial de leur premier album
In A Perfect World en juin 2013, les quatre amis ont bien compris la recette du succès. Des paroles universelles à tendance romantique et des mélodies simples qui restent en tête. Mais c'est avec un tout nouveau morceau,
Ready, issu de leur deuxième album
Coming Up For Air fraîchement sorti du studio, qu'ils ouvrent le bal.
Kodaline enchaînent les tubes que la salle connait par coeur, sans perdre de temps dans les présentations et le blabla inutile.
Way Back When, Lost, High Hopes, Autopilot... Ils maîtrisent parfaitement leur setlist qu'on sent rodée jusqu'au bout des mediators. Porté par le batteur Vinny May, Jason Boland à la basse et Mark Pendergast à la guitare, Steve Garrigan s'envole dans les aigus. Il passe de la guitare au piano et se retrouve parfois seul en scène (
The One) pour un tête à tête intime avec le public. Portables en guise de briquet, l'ambiance se tamise. Puis
Love Like This entraîne la salle grâce au peps de l'harmonica et du banjo. Le chanteur se permet même une pause pour quelques secondes de dialogue avec la salle avant de terminer sa chanson. L'éternel : « Je t'aime Paris! Je ne parle pas bien français ! Comment ça va? », avec l'accent bien sûr.
En fin de concert, Kodaline offrent deux classiques de leur discographie :
Honest et
Love Will Set You Free, histoire d'achever de séduire son auditoire. Un par un, à commencer par le chanteur, les musiciens s'en vont de scène, désarticulant ainsi la chanson jusqu'à ne laisser en scène que les lettres d'or de leur nom illuminées sur la grosse caisse de la batterie.
Mais le public reste sur sa fin au bout d'une heure dix de show seulement. Applaudis comme il se doit, Kodaline reviennent pour un long rappel :
Everything Works Out In The End à l'acoustique et sa superbe transe instrumentale finale,
Big Bad World, Talk et
Perfect World en medley, et enfin All I Want qui laisse le plaisir au public de chanter les dernières paroles du concert tandis que le bassiste prend les ultimes selfies et vidéos de la fosse en délire. On sent toute la complicité qui unit ce groupe lorsqu'ils se retrouvent tous autour de la batterie pour une dernière envolée musicale.

Kodaline savent jouer avec les contrastes entre des moments intimistes et des relances instrumentales éclatantes. De même, le fondu entre chaque morceau de la setlist donne de l'élan et évite tout moment de flottement. En définitif, le groupe irlandais a su conquérir l'Olympia en transmettant une énergie positive rappelant les concerts de Coldplay, avec une intensité en crescendo jusqu'au bis apothéotique. Reste à savoir s'ils rempliront un jour le Stade de France.