Landshapes

On connaissait Lulu And The Lampshades pour leur reprise de Cups (You're Gonna Miss Me), paru sur un premier EP aux mélodies folk fourre-tout et qui a connu un grand succès sur Youtube. Cherchant peut-être à faire oublier ce coté one-hit wonder, les voilà renommés Landshapes suite à une coquille d’orthographe (faite en France) qui leur a plu. Une manière également de présenter une musique plus sérieuse qu’auparavant en laissant de coté leur nom amusant.

Le nom n’est pas le seul changement puisque leur musique a résolument évolué. Exit les ukulélés, place à une dream-pop planante dans la lignée de Beach House. La référence n’est pas le fruit du hasard car la première moitié de Rambutan fait réellement penser à une version moins inspirée du groupe de Baltimore, alors que la seconde lorgne vers un son plus dépouillé. Malheureusement, les compositions ne suivent pas vraiment et la production atmosphérique parsemée de synthétiseurs à l’écho prolongé fait office de paravent à des mélodies ne dénotant pas d’une base rythmique ennuyeuse et répétitive sur la longueur. Après une introduction toute en douceur et légèrement angoissante sur Racehorse, In Limbo lance les hostilités rythmiques avec quelques références asiatiques dans les arrangements, à l’image du fruit dont est issu le nom du disque. Son clip fait quand à lui référence... au catch bolivien.

Landshapes parviennent sur ce single à marquer les esprits avec un refrain entêtant, même si la voix de Luisa Gerstein reste monocorde et finalement assez quelconque. Quelques percussions et dissonances électriques emballent LJ Jones et Threads mais il faudra attendre le morceau Impasse pour nous en faire sortir, de l’impasse. Les chœurs masculins de Dan Blackett y apportent une profondeur pour une mélodie plus percutante, langoureuse et tournoyante. Les bruits dispersés nous éloignent du cadre synthétique ambiant trop carré pour revenir à cette Wonky Pop, un style dans lequel le groupe aime à se classer.
La suite est en effet plus bancale, avec un retour au folk déglingué des débuts. La simplicité reprend ses droits, les guitares sèches et ukulélés également. Le violon refait son apparition sur Demons, redonnant une certaine intensité à des morceaux qui en manquait cruellement. Detour Ahead conclut même l’album avec un accordéon qui ouvre une nouvelle perspective à ce Rambutan.

Ce premier album de Landshapes se veut assez inégal même s'il possède ses bons moments à l’image de In Limbo ou Demons. On en retiendra ces quelques singles ainsi qu’une volonté d’explorer un maximum de possibilités instrumentales. Landshapes y ont néanmoins perdu leur cohérence dans un disque qui reste trop en surface pour convaincre.