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New Order

Live At Bestival 2012

New Order - Live At Bestival 2012
Chronique Album
Date de sortie : 08.07.2013
Label : Rhino
35
Rédigé par Olivier Kalousdian, le 12 juillet 2013
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Au commencement, fut le légendaire festival de l’Ile de Wight en 1970, comme une réponse de l’Empire britannique aux Yankees, initiateurs du genre avec le gigantesque festival de Woodstock en 1969. Avec 700 000 spectateurs pour une population de 100 000 habitants, le festival de l’Ile de Wight marqua à tout jamais de son empreinte le Rock and Roll Hall of Fame Live. Aujourd’hui, l’Ile de Wight reste une destination de choix pour les amateurs de musique et de rock anglais.
Sur la minuscule île du sud de l’Angleterre en face de Southampton, se tient, tous les ans le Bestival depuis 2004. Avec une jauge moyenne de 50 000 festivaliers pendant la dernière édition, Bestival accueillait l’année dernière, Florence And The Machine, Stevie Wonder et New Order en têtes d’affiche. Il accueillera Franz Ferdinand, Fatboy Slim ou encore Elton John pour son édition de 2013.

C’est pendant l’édition 2012 que New Order ont enregistré un album live, le troisième (seulement) depuis leurs débuts, en 1981. Et c’est sous l’égide du titre Elegia et ses faux airs d’une Bande Originale d’un film de Sergio Leone, sur la musique grand angle du célèbre Ennio Morricone, que s’ouvre ce disque.
Un live sorti dans les bacs le 8 juillet 2013 et dont les bénéfices seront intégralement reversés au Isle Of Wight Youth Trust. Coutume charitable dans le monde de la musique et du rock britannique en particulier, les live du Bestival sont tous enregistrés pour le bénéfice des enfants de l’Ile de Wight ; en 2011, The Cure y enregistraient le leur dans la même optique.

Filant sereinement sur son erre, à l’instar de nombreux titres de ce groupe devenu immortel, la version live de Here To Stay laisse entendre une curiosité anachronique : En live, encore plus qu’en version studio, ce titre, composé pour la Bande Originale du film Twenty Four Hours Party People en 2002, a de curieux et persistants relents du Skyscraper des défricheurs technoïdes d’Underworld. Tant au niveau de la rythmique que du flow, Here To Stay rappelle l’album Dubnobasswithmyheadman du groupe Underworld qui, paradoxalement, à toujours clamé l’influence du génie électronique de Peter Hook, Bernard Summer et Stephen Morris.
Bizarre Love Triangle, comme Blue Monday ou The Perfect Kiss font partie des monuments du rock électronique ou de la new wave que l’on n’appelait pas encore électro-clash ; ce mouvement donnant une part si belle aux machines qu’il ne nécessitait pas obligatoirement d’être musicien alors que la new wave, dans son ensemble, est issue de vrais groupes de musiciens rock ayant eu recours aux synthétiseurs et autres samplers pour enrichir leur son et se rapprocher, tant que possible, des maîtres initiateurs en la matière : Brian Eno et David Bowie.

Les enregistrements live de ces titres mondialement connus renferment quelques improvisations sonores qui ne figurent pas sur les dizaines de versions déjà disponibles depuis leurs créations entre 1985 et 1987, mais pour les puristes, il sera préférable d’aller chercher du coté des maxi 45 tours que proposaient alors les maisons de disques et leurs extented versions qui pouvaient atteindre jusqu'à huit minutes pour The Perfect Kiss... une nostalgie que provoque tout de même le Temptation de la piste onze, avec les chœurs du public en prime – le film Transpotting étant bien sur passé par là !
Le live, dans ce genre là, résiste souvent peu aux versions studios travaillées et mixées jusqu’à complète satisfaction. Car, ce qui compte dans cet énième opus des New Order, c’est moins la version et la qualité des titres, inébranlables quelles que soient leurs interprétations (quand on est arrivé à encenser les reprises de Blue Monday par Real Life ou Kylie Minogue, il n’est pas difficile de placer leurs auteurs originaux au panthéon des années 80) que la vista de ce groupe dont le désormais ex-bassiste, Peter Hook, fut également l’initiateur du Madchester des années 90. A bientôt soixante ans, les membres du groupe écrivent, composent et produisent encore et toujours, donnant autant de concerts qu’il est possible d’en donner au cours d’une année. Bernard Summer déclarera à propos de cette année 2012 si remplie : « Nous avons tellement donné de concerts cette année (...) Bestival fut parmi les plus grands souvenirs de notre carrière ! Et si, de plus, nous pouvons un peu rendre de ce que la vie nous a donnés en reversant nos bénéfices à une œuvre de charité, nous sommes encore plus fiers de ce concert ».

Concluant le tracklisting sur deux titres quasi obligatoires de feu Joy Division (en plus d’Isolation), Transmission et Love Will Tear Us Appart dans des versions beaucoup moins épileptiques qu’à l’époque du regretté Ian Curtis, Live At Bestival 2012 est une valeur sûre pour les découvreurs et inconditionnels de New Order et une formidable galette de treize titres pour tous les party people qui ont programmé une soirée dans leur jardin cet été !
tracklisting
    01. Elegia
  • 02. Regret
  • 03. Isolation
  • 04. Krafty
  • 05. Here to Stay
  • 06. Bizarre Love Triangle
  • 07. 586
  • 08. The Perfect Kiss
  • 09. True Faith
  • 10. Blue Monday
  • 11. Temptation
  • 12. Transmission
  • 13. Love Will Tear Us Apart
titres conseillés
    Blue Monday - Elegia - The Perfect Kiss - Bizarre Love Triangle
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