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God Is An Astronaut - Origins
Chronique Album
Date de sortie : 16.09.2010
Label : Rocket Girl
35
Rédigé par Julien Soullière, le 20 septembre 2013
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On ne saurait dire si c’est d’une âme qu’il s’agit, reste que parce qu’il lui manque ce petit quelque chose d’insondable et de tout à fait indescriptible, un album de très bonne tenue n’arrive parfois pas à déchainer les passions. Face à un tel objet, on perd subitement son sens de l’orientation, et il devient dès lors difficile de retrouver le chemin de la touche repeat une fois la première écoute passée. C’est un peu le problème avec le nouvel album de God Is An Astronaut.

Enfin, oui et non. Car si tout ne s’explique pas, que le déclic n’est jamais automatique (rien de grave, il y a fort à parier que les critiques sauront s’enthousiasmer pour Origins), on peut quand même avancer sans trop se forcer quelques hypothèses expliquant les raisons de cet emballement finalement modéré pour le présent disque.
En effet, classique autant que classieux, Origins promeut un post-rock trop bien calé dans ses charentaises, assez facile d’accès, qui ne brutalise pas, mais ne surprend jamais non plus. Résultat des courses, l’album a le souffle court, beaucoup trop court pour s’imposer sur la durée, et permettre à ses géniteurs de sortir du bois touffu dans lequel ils sont allés se fourrer plusieurs années auparavant.

Écrin de plages intimistes où le piano est érigé en roi (Autumn Song), mais également de titres plus racés et turbulents (Red Moon Lagoon), le sixième album des irlandais de God Is An Astronaut a quand même pour lui sa bonne cohérence globale, et une flopée de morceaux de grande qualité.
D’inspiration math-rock, Spiral Code est ainsi aussi agréable que à l'écoute que le très pop Exit Dream, ou qu’un Transmissions à l’orientation électronique totalement assumée, et qui renvoie inévitablement aux plus récents travaux de 65daysofstatic. D’ailleurs, et même si leur utilisation reste anecdotique - elles viennent en général travestir la voix que l’on entend parfois raisonner au loin, comme sur Calistoga ou Reverse World – les machines se sont pas exemptes de la musique de God Is An Astronaut. Plus ternes, Strange Steps (parsemés de vocalises hors de propos), Weightless (trop longue à démarrer), ou encore The Last March (une introduction trop longuette et brouillonne) n’ont pas à faire rougir les artisans qui les ont écrites, mais ne procurent pour autant pas le plaisir éprouvé à l’écoute d’autres productions récentes.

Moins lumineux que le récent Wild Light de 65daysofstatic, dénudé de la créativité destructrice de feu-Gallops et jamais aussi inspirant que les dernières livraisons de Mogwai, Origins convainc musicalement parlant, interpelle à l'occasion, mais n'en reste pas moins un item oubliable.
tracklisting
    01. The Last March
  • 02. Calistoga
  • 03. Reverse World
  • 04. Transmission
  • 05. Weightless
  • 06. Exit Dream
  • 07. Signal Rays
  • 08. Autumn Song
  • 09. Spiral Code
  • 10. Strange Steps
  • 11. Red Moon Lagoon
  • 12. Light Years From Home
titres conseillés
    Transmissions, Spiral Code, Red Moon Lagoon
notes des lecteurs
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