On avait laissé Matt Elliott il y a deux ans, brisé et torturé, sur un album sombre et sensible. Il revient aujourd’hui avec
Only Myocardial Infarction Can Break Your Heart, la moitié yang de
The Broken Man, optimiste et électrique.
Le disque débute sur
The Right To Cry, une composition de dix-sept minutes qui évolue d’une folk intimiste à un rock bouillonnant. Pas parfait, par moments même trop long, le titre fait figure de rédemption, maladroite, spontanée, ingénue, et donc terriblement attachante et symbolique de ce virage de quelques degrés dans la musique de Matt Elliott.
Toujours hanté par le chant caverneux du songwriter anglais, l’album dévoile des chansons folk où chaque accord de guitare compte, aussi dépouillées que celles des opus précédents mais relativement plus lumineuses, autant dans les voix (
Zugzwang, Prepare For Disappointment) que les instrumentations (
I Would Have Woken You With This Song, Again).
L’émotion est toujours aussi palpable, on est au plus près de Matt Elliott et des quelques instruments que comprend cet album. Moins pesant que ses précédents, c’est pourtant avec le cœur serré que l’on écoute
Only Myocardial Infarction Can Break Your Heart tant il regorge de notes et mélodies, de timbres et nuances qui rappellent son travail antérieur.
Même si ce sixième album n’est pas son œuvre la plus aboutie, elle fait plaisir à écouter entre un
The Broken Man et un
The Dark (de son projet
The Third Eye Foundation). Elle est une récréation bienvenue dans la discographie d’un artiste qui, hormis via The Third Eye Foundation, ne s’est illustré que dans une folk obscure et tourmentée.
On voit donc aujourd’hui Matt Elliott sous un nouveau jour, toujours tapi dans l’ombre mais duquel quelques rayons de lumière parviennent à s’immiscer, laissant entrevoir un visage différent, rassurant, presque souriant. En attendant la prochaine sortie...