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Oasis

Don't Believe The Truth

Oasis - Don't Believe The Truth
Chronique Album
Date de sortie : 30.05.2005
Label : Sony Music
4
Rédigé par David, le 24 mai 2005
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« …need a little time to wake up, wake up… »
3 ans après le décevant Heathen Chemestry, le gang de Manchester marque son retour avec ce sixième (ou septième si l’on compte l’excellent recueil de face-B qu’était The Masterplan) album studio. En effet, à défaut d’être le «chef d’œuvre qu’il va peut-être un jour falloir arrêter d’espérer non!», Don’t Believe The Truth s’avère être une excellente surprise, rafraîchissante comme un craquement de vinyle, en ces temps d’accumulation de nouveaux talents pop-rock aussitôt téléchargés / aussitôt oubliés.

Car la réussite de ce nouvel album tient en un seul mot: cohérence.
S’il apparaît impossible et surtout stupide de désirer à chaque nouvel sortie d’Oasis, un Definitely Maybe n°2 (la hargne et l’urgence imposée par l’enregistrement d’un tout premier album ne se retrouve peut-être définitivement pas, point barre), on est par contre en droit d’exiger d’un groupe de cette trempe un disque avec une ligne directrice claire (ce qui n’était pas le cas de Standing In The Shoulder Of Giants et ce malgré une bonne moitié d’excellents morceaux) ainsi que des compositions en ayant franchement sous le capot (ce qui n’était pas le cas de ceux d’Heathen Chemestry à deux ou trois exceptions près).

L’intro tout en subtilité de la géniale Turn Up The Sun est en ce sens éloquente puisqu’elle nous annonce parfaitement la couleur de cet album, plus travaillé, plus profond et pourtant de loin le plus rock n’ roll dans l’esprit (également au niveau de la production) pour Oasis depuis 1995.
Vous l’aurez compris, Don’t Believe The Truth tient donc bon nombre de ses promesses grâce au retour en grâce du grand compositeur que reste Noel (l’agréable Part Of The Queue et surtout l’immense pop-song The Importance Of Being Idle sous haute influence Coralienne!), à la confirmation du talent de songwritting de son «abruti de frangin» comme il dit (la poignante Guess Gods Thinks I’m Abel en est la démonstration la plus flagrante) et aussi à la confirmation de l’émergence d’un nouveau pôle créatif chez Oasis puisque le guitariste Gem Archer (A Bell Will Ring effarante de simplicité) et le bassiste Andy Bell (la superbe ouverture Turn Up The Sun) se sont déchirés pour offrir aux Gallagher un souffle nouveau fort bien venu.
Encore plus impressionnante est la magnifique Let There Be Love, ballade (à deux voix mais (trans)portée par celle de Liam) intemporelle, délicate et chargée d’émotion qui clôture l’album de la plus belle des manières.

Alors certes, d’éternels mécontents vont encore relancer le débat sur «qui devrait chanter quoi» (et pourquoi pas à quelle heure…) au sein d’Oasis: pourtant, mise à part peut-être sur la surprenante Mucky Fingers sur laquelle la voix de Liam aurait certainement apportée (comme sur son énergique The Meaning Of Soul) encore plus de décontraction arrogante à ce morceau couillu très rafraîchissant, il convient de reconnaître que la voix de Noel est absolument parfaite dans les aigus et n’est pas pour rien dans la réussite immédiate des morceaux concernés.
Une légère faute de goût (Keep The Dream Alive, deuxième composition paresseuse d’Andy Bell; mais pourquoi donc l’exceptionnelle B-side Eyeball Tickler n’est-elle pas à sa place?) vient également entacher l’ensemble alors que quelques petits grincheux trouveront trop «catchy» le pourtant très efficace single Lyla ou s’en prendront au coté un peu mielleux de la mignonne Love Like A Bomb, mais l’essentiel n’est pas vraiment là puisqu’il convient de reparler encore de la caractéristique majeure de cet album.

Car finalement, avec le recul, le dernier disque d’Oasis vraiment travaillé comme une œuvre à part entière était bel et bien ce troisième Be Here Now, certes critiqué pour sa grandiloquence mais très cohérent jusque dans sa course à la démesure; avec ce nouvel album, si les mancuniens retrouvent pour notre plus grand plaisir cette unité qui leur a fait cruellement défaut ses derniers temps, le prix à payer semble être la relative difficulté d’approche de ce Don’t Believe The Truth simplifié à outrance, qui prend le risque de sonner «agréable mais sans plus» à la première écoute.
Aussi improbable que cela puisse paraître pour des chansons plutôt raccourcies par rapport à leurs (mauvaises) habitudes, il faut un certain temps et de nombreuses écoutes attentives pour déceler les multiples richesses cachées dans les différents recoins de ce disque, finalement à l’opposé de la mode «rock n’ radio» ou «rock n’ net» actuelle…

Ne croyez donc pas les vérités annoncées ou écrites ici et là sur Oasis et ce Don’t Believe The Truth (même dans cette chronique…y’a pas de raison!) mais faites donc l’effort de vous construire votre propre opinion sur ce disque «à l’ancienne», passionnant jusque dans ses (petites) faiblesses et qui mérite vraiment qu’on s’y attarde longuement pour y puiser toute la sève dont il regorge…
tracklisting
    01. Turn Up The Sun
  • 02. Mucky Fingers
  • 03. Lyla
  • 04. Love Like A Bomb
  • 05. The Importance Of Being Idle
  • 06. The Meaning Of Soul
  • 07. Guess God Thinks I’m Abel
  • 08. Part Of The Queue
  • 09. Keep The Dream Alive
  • 10. A Bell Will Ring
  • 11. Let There Be Love
titres conseillés
    Let There Be Love, The Importance Of Being Idle, Turn Up The Sun, Guess God Thinks I’m Abel
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