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Desperate Journalist

Desperate Journalist

Desperate Journalist - Desperate Journalist
Chronique Album
Date de sortie : 02.02.2015
Label : Fierce Panda
35
Rédigé par Julien Soullière, le 10 février 2015
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Desperate Journalist. Si on n'avait pas su qu'il y avait une belle histoire derrière ce nom (cherchez du côté de The Cure), il aurait fallu choisir entre pseudonyme mal choisi et plaisanterie pleinement assumée. Car personne n'aura besoin d'écouter ce premier album éponyme de bout en bout pour s'apercevoir que Jo Bevan et sa bande sont tout sauf pessimistes. Mieux, les londoniens font preuve d'une certaine forme d'ubiquité temporelle : plongés dans les gloires passées du rock'n'roll, ils ne font pas moins preuve d'un envie farouche de vivre l'instant présent et d'une foi absolu en l'avenir qui nous devance.

Le présent album est donc un gros coup de brumisateur en plein face, un disque revigorant qui renoue à la fois avec l'esprit bon enfant qui entacha dans les 90's quelques grosses productions pop-rock passées à la radio, et le crado-rock qui enflamma les caves de France et d'ailleurs durant ces mêmes années. En résultent alors des morceaux énergiques, pleins de guitares et de réverbérations, mais également dénudés de l'agressivité ou de la noirceur qu'ont pu récemment imprimer dans leur musique d'autres groupes à haute teneur en œstrogènes, les Savages en tête. Au contraire, c'est là une candeur toute adolescente qui vient contrebalancer la puissance de feu instrumentale engagée par des musiciens visiblement très concernés par leur affaire, et à quelques exceptions près (Distance, ou encore Cement, qui nous ferait sans mal sortir notre briquet en concert), tout ceci donne une furieuse envie de sauter sur place, et de cramponner fort son microphone virtuel en mode playback. C'est qu'il est difficile de résister à l'envie de balancer des « Oh, oh! » comme la Joe Bevan de Heartbeats, dont la voix, d'ailleurs, n'est pas sans nous rappeler celle d'une certaine Jill O'Sullivan (Sparrow And The Workshop).

Par contre, on pourra bien écouter l'album des dizaines de fois, ce qui n'est en rien une épreuve tant le tout s'enchaîne avec une extrême fluidité, bien malin sera celui qui pourra associer le nom d'une chanson à son air le temps d'un blindtest sauvage. C'est assez paradoxal, mais si Desperate Journalist regorge de très chouettes morceaux, difficile d'en extraire un plutôt qu'un autre, difficile de dire que l'un mérite plus que son collègue l'appellation de « hit», et donc, difficile de trouver un single, au sens commun du terme, à savoir un morceau qui se démarque de ses congénères, et dont on retient très vite et sans peine l'air et le refrain. On croit savoir, et puis l'instant d'après, pouf, et bien non. On pousse un peu le bouchon, reste que l'album est très compact, et que c'est peut-être ce qui freinera les ardeurs de Desperate Journalist, de même que leur ascension vers le grand public. Qui vivra verra.

Quoi qu'il en soit, on tient là un album plein de goût, et qui se montre d'une efficacité des plus significatives. Il n'y aura pas un avant et un après Desperate Journalist, mais ne boudons pas notre plaisir : décidément, le rock à guitares fait son grand retour, et non sans un certain talent.
tracklisting
    01. Control
  • 02. O
  • 03. Cristina
  • 04. Hesitate
  • 05. Remainder
  • 06. Distance
  • 07. Nothing
  • 08. Happening
  • 09. Eulogy
  • 10. Heartbeats
  • 11. Cement
titres conseillés
    Control, Eulogy, Heartbeats
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