Desperate Journalist

Plus de trois ans après leur précédent opus, Desperate Journalist nous reviennent enfin. On est très heureux d'avoir enfin des nouvelles de ce groupe formé en 2012 et qui en est déjà avec ce No Hero à son cinquième album.

On a un peu hâtivement classé Desperate Journalist dans la case post-punk. A l'écoute de ce nouveau disque on se rend bien compte que le groupe est loin, très loin même, de ce que peut produire par exemple des formations comme IDLES. Desperate Journalist, par leur son, ressembleraient bien davantage à une version moderne de Cocteau Twins versus The Cure versus Chameleons. No Hero est ainsi un album qui a le parfum des 80's sans pour autant être ni nostalgique ni même rétro-nostalgique. Un titre (superbe au demeurant) comme Comfort sonne très 80's mais Desperate Jounalist y ajoutent des synthés et une production très 2020. La voix de Jo Bevan est superbe sur ce morceau, et elle l'est tout autant sur toutes les plages qui composent le disque et fait parfois penser à celle de Liz Fraser de Cocteau Twins (Silent, Underwater). Très souvent ici, Desperate Journalist sonnent à mi-chemin de la pop et de la new wave (Unsympathetic Parts 1 & 2) et cela leur va très bien.

Desperate Journalist réussissent à créer tout au long de ce disque un climat onirique et aérien (Silent, encore une fois, qui réussit l'exploit de sonner comme un mélange de Pink Floyd et de new wave). Ce coté aérien qui fait tout le charme de ce titre qu'est You Say You're Lonely. No Hero est une oeuvre complexe qui part dans de nombreuses directions différentes tout en restant cohérent, ce qui n'est pas un mince exploit. On a parfois l'impression d'être dans un labyrinthe à l'écoute de ce disque et l'on prend un immense plaisir à s'y perdre. Desperate Journalist créent ici une œuvre foisonnante qui n'ennuie jamais l'auditeur car celui-ci, lorsqu'il pense enfin comprendre où veut en venir le groupe, se retrouve d'un coup d'un seul entrainé par celui-ci vers d'autres voies, comme avec le très électro (et fort réussi) 7 dont la basse possède un délicieux petit côté Cure.

Un disque extrêmement intéressant, d'une grande complexité et qui mérite moult écoutes pour en comprendre vraiment son sens.