Desperate Journalist

Depuis février 2015 et la sortie de leur premier album éponyme, Desperate Journalist ajoutent, tous les deux ans, un nouveau volume à leur discographie avec une régularité implacable. Rencontrant encore et toujours un succès d'estime à défaut de voir leur popularité s'envoler outre-Manche, les quatre anglais signent avec Maximum Sorrow! un quatrième disque dans la lignée directe de ses prédécesseurs.

En bons élèves, Desperate Journalist s'inspirent encore une fois de bon nombre de formations ayant fait la pluie et le beau temps outre-Manche durant ces trente dernières années, les 80s demeurant à n'en pas douter l'une de leurs périodes prédilection. De Joy Division à The Smiths à The Cure en passant même par les américains de R.E.M., les anglais balayent ici un spectre musical toujours plus large au sein duquel guitares cristalline, basse omniprésente et voix de Jo Bevan s'additionnent le plus souvent à bon escient.

Placé en ouverture, Formaldehyde voit la formation privilégier le clavier et une voix misant sur la douceur pour offrir une sorte d'introduction immédiatement oubliée dès les premières notes d'un Fault beaucoup plus rock et rythmé par une basse et une batterie omniprésentes, seule une voix ponctuellement un peu forcée pouvant faire naître quelques réserves. Enchaîné avec Personality Girlfriend, single évident, le disque démarre fort avant que le rythme ne se veuille un peu plus posé pour Amageddon, l'ambiance plus aérienne et posée séant au groupe à la perfection.

Au fur et à mesure que les titres s'égrainent, on réalise en effet que c'est lorsque le groupe tempère ses ardeurs qu'il se révèle le plus convaincant et marquant. Trop peu subtile, Fine In The Family sert ainsi de faire-valoir à son successeur, Utopia, que l'on se risquerait presque à qualifier de ballade pop. Le très long Everything You Wanted, étiré durant plus de six minutes, est lui aussi l'un des temps forts du disque, tout comme The Victim ou un What You're Scared Of, très posé et enchanteur, que l'on aurait préféré en guise de final à Was It Worth It, plus dynamique et électrique mais moins inspiré en dépit d'envolées instrumentales réussies accompagnant le refrain.

Maximum Sorrow! trouve ainsi aisément sa place dans la discographie de Desperate Journalist, suivant fidèlement le sillon tracé depuis près d'une décennie par le quatuor anglais. Pas plus surprenant que déroutant, ce quatrième album au son très britannique, oscillant constamment entre rock et pop, devrait asseoir un peu plus une popularité croissante outre-Manche.