The Wave Pictures

Bien que relativement méconnus, et notamment dans nos contrées, The Waves Pictures font résolument partie du paysage musical anglais. En une quinzaine d'années, les trois musiciens ont sorti de nombreux disques – un par an, si ce n'est plus – dont voici le petit dernier, Great Big Flamingo Burning Moon.

Officiellement huitième opus dans la discographie du groupe, Great Big Flamingo Burning Moon a été réalisé en collaboration avec Billy Childish, fascinante légende multi-facettes qui a influencé de nombreux groupes et artistes dont Mudhoney, The White Stripes, Kurt Cobain et même Kylie Minogue.
Venant deux ans après le remarquable double-album City Forgiveness, ce Great Big Flamingo Burning Moon revient davantage aux sources du trio britannique en affichant un lo-fi des plus épurés, celui-ci ayant utilisé le matériel des années 60 de Childish pour l'enregistrement : le son est sale, la guitare se fait tranchante et directe, la batterie va droit au but, le tout porté par la voix de David Tattersall, claire et spontanée.



En résulte un rock garage crade et pourtant si net, dénué de tout artifice. Un seul titre, parmi les treize que comprend le disque, dépasse les quatre minutes. Celui-ci n'est autre que Green River, reprise blues du tube de Creedence Clearwater Revival, qui suit celle d'une autre composition du légendaire groupe américain, Sinister Purpose : plus énergique que l'originale, la batterie frénétique de Jonny Helm emmène la guitare incisive et le chant passionné de Tattersall sur près de trois minutes d'un rock'n'roll remis au goût du jour.
Les compositions originales de Great Big Flamingo Burning Moon ne sont pas en reste, les trois musiciens opérant un blues rock indomptable tout au long de ces courtes quarante minutes. De la chanson-titre garage rock à l'irrésistible single Pea Green Coat placé en toute fin d'album, les solos de guitare, les chœurs féminins et l'harmonica sont de sortie. Quelques chansons viennent toutefois apaiser l'ensemble, à l'image de la ballade pop At Dusk, du rock délicat de Katie et ses solos envoûtants, ainsi que de The Blue Tent et son charmant refrain chanté à deux voix.

Toujours aussi en forme, The Wave Pictures nous gratifient aujourd'hui d'un disque garage que l'on croirait tout droit sorti des années 80. Un beau cadeau d'un groupe qui ne cesse de nous surprendre année après année. Que peuvent-ils bien donc nous préparer pour 2016 ?