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The Wave Pictures

Paris, Point Éphémère - 4 juin 2022

Live-report par Laetitia Mavrel

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Lorsque le ciel décide littéralement de faire sa vidange, à grand renfort de vent, éclairs et autres grêlons, il est alors plus raisonnable de faire chauffer la bouilloire et de rester au sec sur son canapé. Mais c'est mal connaitre une petite poignée d'irréductibles parisiens qui ont bravé, tout K-Way dehors, les éléments pour se réfugier au Point Éphémère en ce samedi soir des plus tourmentés.

C'est au son de The Wave Pictures que la dose de soleil et d'évasion s'est prise, et le nombre restreint de spectateurs n'a en rien affecté l'extrême bonne humeur du groupe, heureux d'avoir maintenu l'unique rendez-vous français de sa tournée actuelle, malgré la concurrence d'un festival (écourté cette soirée-là), d'un week-end à rallonge et d'une finale de Roland Garros.


De retour avec leur dix-neuvième production studio (en vingt ans de carrière, on fait rarement mieux) When The Purple Emperor Spreads His Wings, magnifique double album qui recèle encore de nombreuses perles pop mélodieuses et toujours imprégnées de ce son très americana qui fleure bon le soleil rougeoyant, le trio anglais pourtant toujours présent sur scène quelque part à Paris (quatrième rendez-vous au Point Ephémère, entre autres, depuis leurs débuts) reste un ovni pour une trop grande majorité d'entre nous. Et pourtant, l'incroyable érudition de David Tattersall, Franic Rozycki et Jonny Helm continue de nous épater. Leur gout prononcé pour cette guitare qu'ils mènent au travers d'environnements tantôt folk, tantôt country ou qu'ils embarquent sur quelque planche de surf californienne que les Beach Boys ne renieraient pas, offre à chaque sortie de disque une généreuse escapade loin de nos bitumes gris et monotones.

Le Point Éphémère s'est alors rempli d'une bonne cinquantaine de spectateurs qui a offert au trio un accueil presque familial. Tout du long de cette heure et demie de concert, toujours improvisée au niveau de la setlist, le choix du répertoire étant plus que fourni, David Tattersall ne cessera de s'adresser aux spectateurs en les remerciant de leur présence, avouant qu'il ne s'attendait pas à autant de participants. La complicité est réelle et au fur et à mesure que le set défile, le public prend possession de toute la fosse pour tout simplement danser, chalouper et se laisser bercer par cette pop chaleureuse et joyeuse.


La carte maîtresse de The Wave Pictures est une grande modestie face à leur propre répertoire pourtant d'une incroyable richesse. Les morceaux sont interprétés avec entrain mais sans trop d'effusion (une grande majorité de titres du dernier disque nous étant ce soir dévoilée), et la voix doucement éraillée de David Tattersall, se partageant le chant et les chœurs avec Jonny Helm, soit de derrière sa batterie, soit pour un titre en première ligne devant les spectateurs, donne cette petite saveur DIY qui séduit instantanément.

Peu de monde mais un public à l'unisson, ce qui rend le moment encore plus agréable et unique en son genre. Les membres du groupe sont alors à la fin du concert présents pour vendre quelques disques ou t-shirts, et surtout pour échanger longuement avec les heureux spectateurs. Rares sont les soirées où Paris se transforme en zone climatique subtropicale, la musique fortement ensoleillée de The Wave Pictures était alors définitivement le bon choix.