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Villagers

Darling Arithmetic

Villagers - Darling Arithmetic
Chronique Album
Date de sortie : 13.04.2015
Label : Domino Records
45
Rédigé par Amandine, le 7 avril 2015
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En 2010, avec leur premier album, Becoming A Jackal on découvrait Villagers et par la même occasion Conor O'Brien, compositeur et multi-instrumentiste de talent ; sous sa frêle silhouette se cache un compositeur avisé et un musicien audacieux. En 2013, changement de cap avec {Awayland} puisque Villagers se révèlent moins centrés sur O'Brien et ils deviennent plus un groupe à part entière ; les sonorités électroniques s'invitent pour ouvrir la musique des Irlandais à de nouveaux horizons.
Les odyssées poétiques précédentes nous laissaient contempler des contrées mélancoliques d'une beauté n'ayant d'égal que la délicatesse des mots et des mélodies choisis. Mais ce que l'on retient surtout du groupe, c'est sa capacité à se réinventer sans cesse et on plonge donc aujourd'hui dans ce Darling Arithmetic sans aucun a priori.

Finalement, ce troisième album se tourne à nouveau vers l'introspection et c'est donc la facette intimiste du multi-instrumentiste qui est à l'honneur. Écrit, produit, enregistré et mixé chez Conor, dans la banlieue de Dublin, c'est dans le plus simple appareil que l'on redécouvre le petit Irlandais. Le jeune prodige a muri (preuve en est, une barbe touffue orne désormais son visage d'éternel gamin) et souhaite aujourd'hui s'adonner à une introspection à la fois complexe et immédiate durant les neuf titres qui composent cet album.
Concentré sur la voix, la guitare acoustique, une batterie discrète et un clavier désarmant, Darling Arithmetic dévoile pudiquement toute sa beauté sans artifice. Villagers n'ont plus rien à prouver et c'est par cette démarche intimiste qu'éclate tout le talent d'O'Brien, que l'on connaissait déjà mais qui prend toute son ampleur avec ces compositions éthérées.

Comment choisir un titre plutôt qu'un autre ? Contrairement aux albums précédents, nous restons ici dans une ambiance, une atmosphère, plutôt qu'une série de chansons. Aucun temps mort, aucun remplissage : tout est parfaitement placé, maîtrisé. Tout commence par la frêle voix accompagnée de sa guitare acoustique. « It took a little time to be me ». Ici, nous ne sommes plus dans un exercice de prouesse technique ou dans une recherche de remplissage de l'espace par tout un tas de sonorités. Les fûts de la batterie sont doucement brossés et un clavier résonne ; quelques échos dans la voix et la synergie se met en place.
A l'écoute de Dawning On Me, il paraît difficile d'expliquer pourquoi une chanson si simple peut devenir sublime mais c'est probablement là que se trouve le génie de Conor O'Brien : sublimer la simplicité. On se rapproche ensuite plus de Becoming A Jackal avec Hot Scary Summer : C'est simplement beau, difficile de trouver d'autres qualificatifs. La douceur laisse place à un sentiment plus intense, l'introspection est totale et nous sommes les témoins privilégiés de ce moment de grâce.

Ce Darling Arithmetic est la première sortie du groupe sur laquelle on n'a pas envie de chanter à tue-tête mais notre silence fait écho à la beauté de cet album. Encore une marche gravie ici par Villagers qui tutoie désormais les sommets.
tracklisting
    01. Courage
  • 02. Everything I Am Is Yours
  • 03. Dawning On Me
  • 04. Hot Scary Summer
  • 05. The Soul Serene
  • 06. Darling Arithmetic
  • 07. Little Bigot
  • 08. No one To Blame
  • 09. So Naïve
titres conseillés
    Hot Scary Summer, Dawning on me
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