Turin Brakes

Pourquoi on aime Turin Brakes ? Ben, parce qu’Ollie Knights et Gale Paridjanian jouent une musique simple, douce, légère avec de jolis arrangements pas trop alambiqués mais suffisamment élaborés pour démontrer la richesse musicale du duo. Deux voix intenses qui se marient merveilleusement bien, une guitare folk omniprésente, de quoi donner la chair de poule assez facilement. Leur premier single, 72, et leur premier opus The Optimist LP, sortis en 2001, disque folk-pop intemporel, se démarquaient du revival rock de l’époque. Leur deuxième essai, Ether Song (2003), quant à lui, nous laissait quelque peu perplexe : certes, de belles chansons, mais assez sombres et un son davantage produit qui ne laissait plus trop place à l’innocence de leur premier album.

Youpi, cette année avec JackInABox, ils reviennent à leur tout premier amour : la folk-pop moins sophistiquée et tellement plus touchante. Moins d’arrangements, plus de simplicité. Le tout nous donne une impression de facilité, l’impression aussi que l’enregistrement de cet album a été moins pénible que le précédent : frais, ensoleillé, on imagine bien les deux garçons sourirent en chantant… Le premier titre, They Can’t Buy the Sunshine est absolument parfait. Il rassemble tout ce que Turin Brakes sait faire : une mélodie toute jolie qui nous donne envie de balancer la tête de droite à gauche (ou le contraire, au choix), des chœurs tout doux, le bottleneck de Gale toujours présent. Red Moon est plus dense et plus rapide dû à l’apport de la batterie plus nerveuse qu’à l’accoutumée chez les anglais. Forever est une ballade comme le duo sait si bien écrire. Asleep with the fireflies ou Over and Over et ses aspirations blues, le djembé et le piano sur Road to Nowhere, le tou-tou-tou-tou-tou-tou-tou-tou du premier single, Fishing For A Dream, titre tellement insouciant qu'il nous offre un peu de légèreté dans ce monde de brutes : les douze pépites qui ornent cet album sont d’une sensibilité et d’une beauté rare. Les paroles positives et optimistes, comme Above the clouds, there is always a blue sky, peuvent paraître un peu cu-cul mais elles donnent du baume au cœur et touchent profondément l’auditeur, eh ouais.

JackInABox est un petit bijou fait de perles plus ou moins douces et ciselées, un album ensoleillé à garder près de soi, à ne pas oublier d’emmener sur la plage cet été, à entrer dans son IPod, comme vous voulez… Pour sûr, il bercera également vos fraîches soirées d’hiver, mais en attendant, délectez-vous de ce nectar absolument divin qui ne deviendra sûrement pas un millésime, mais un bon petit cru à ne pas entreposer directement à la cave.