The Ordinary Boys

Passés par tous les états, d'échecs commerciaux à numéro 1 des charts, les Ordinary Boys avaient cessé toute activité depuis leur dernier album sorti en 2008, et un concert d'adieu en 2011. Le groupe de punk-rock de Worthing a décidé de relancer la machine avec un quatrième album éponyme, qui sortira sur leur propre label Treat Yourself. Retrouvailles amicales, nouvelles relations et exploration de leur discographie : voilà les ingrédients qui constituent ce retour, selon Samuel Preston, le leader emblématique.

Pour les servir : Rory Atwell (qui a travaillé avec les Vaccines) et MJ de Hookworm, tous deux producteurs du disque. On a connu pire comme casting. Est-ce néanmoins suffisant pour assurer un come-back réussi ?



Dès les premières secondes, les guitares furieuses assènent un rythme effréné. Pratiquement inaudibles, noyées dans des aigus distordus, l'album raisonnent très rapidement punk-rock californien. Morrissey, dont la chanson The Ordinary Boys a inspiré le nom du groupe, semble bien loin de leurs considérations sonores. Trop rarement audibles, les deux guitares s'étouffent souvent sur le même riff.

De manière générale, la construction de chaque riff n'apparaît pas différente d'une chanson à l'autre. Quelques accords enchaînés rapidement, parfois ponctués de quelques notes pendant que la batterie cogne à toute allure et que la voix de Preston traduit une urgence du bout de ses cordes vocales. L'urgence, souvent source de très bons albums, transforme ici ce disque en gigantesque brouillon.



The Ordinary Boys apparaît en effet comme un désordre duquel s'échappe quelques choeurs intéressants sur Awkward, une quasi-ballade rock avec Disposable Anthem où l'on entend (enfin) la ligne de basse. Une certitude : le groupe ne fait pas dans la prétention et l'arrangement pompeux. Puisqu'il n'y en a pas. La part belle est faite aux mélodies dignes de séries américaines mettant en scène des surfeurs californiens en quête d'amour dans leur lycée.

Sept années d'absence et des producteurs expérimentés n'ont finalement pas modifié la destinée de cet album, dont il est difficile de tirer quelque chose. A l'évidence, la cohérence est au rendez-vous. Tant et si bien qu'aucun titre ne se détache véritablement, si ce n'est la traditionnelle dernière chanson qui culmine à quatre minutes. Véritable déception, ce disque est à oublier, même s'il fera probablement le bonheur de quelques nostalgiques de Sum 41.