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Paul Weller

A Kind Revolution

Paul Weller - A Kind Revolution
Chronique Album
Date de sortie : 12.05.2017
Label : Parlophone
2
Rédigé par Olivier Kalousdian, le 29 mai 2017
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Même les légendes ont leur plafond de verre. Il semble que celui de Paul Weller soit atteint, depuis un certain temps déjà. Il se dégage toujours un plaisir certain à l'annonce d'un énième album d'un ex-Jam et ex Style-Council, auteur compositeur de sa majesté entré, peu ou prou dans l'histoire du rock anglais. Et une crainte, également. Depuis 1992 et son album éponyme, Paul Weller l'ex-punk tente d'innover là où il a longtemps révolutionné. De synthétiser une carrière, parfois tapageuse, en assumant son âge et une certaine sagesse. Une sorte de voyage immobile, en quelque sorte.
A Kind Revolution, douzième album du jeune soixantenaire signé sur Parlophone, se révèle au mieux ennuyeux, au pire inutile dans la carrière de cet inattaquable musicien. Optimiste, cohérent et empreint de rock léger, de soul et de colorations jazzy, c'est un disque que d'aucun qualifieront d'honnête. Mais d'où ne se dégage aucune magie.

Si Long Long Road et She Moves With The Fayre, accompagnés de la trompette de Robert Wyatt, sont plaisants à écouter sur un beat parfois funky, les huit autres titres du tracklisting n'ont pas la longueur d'onde suffisante et s'évaporent dans les airs aussi vite qu'ils y ont pénétré. Ils laissent songeurs quant à la motivation qui a poussé l'artiste à se lancer dans un tel album.
Le titre Hopper – si on omet le beau travail de la trompette de Robert Wyatt – est un modèle du genre qui renvoie aux pires ballades, bras dépassant d'un cabriolet tapageur d'un Randy Newman époque eigthies, le génie de la New Orleans en moins (un constat qui se réplique sur les vocalises du titre Satelitte Kid).

Se risquant aux rythmiques exotiques, Paul Weller se paume carrément sur des titres comme New York aux faux accents de soul alimentée par de longs solos d'orgue qui jamais ne convainquent. Sortie de nulle part, One Tear se paye même le « luxe » d'une collaboration disco funk avec Boy George, plagiant en ouverture, quasi note pour note l'intro de piano de I Don't Like Mondays des Boomtown Rats, mais devenant, à cet égard, le titre peut-être le plus intéressant de cet album qui se fera oublier très vite.

Le meilleur moyen de faire avorter une révolution, c'est de trop demander disait Chamfort. A croire que Paul Weller l'aura un peu trop pris au pied de la lettre...
tracklisting
    01. Woo Se Mama
  • 02. Nova
  • 03. Long Long Road
  • 04. She Moves With The Fayre
  • 05. The Cranes Are Back
  • 06. Hopper
  • 07. New York
  • 08. One Tear
  • 09. Satellite Kid
  • 10. The Impossible Idea
titres conseillés
    One Tear - Long Long Road - She Moves With The Fayre
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