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Jake Bugg

Hearts That Strain

Jake Bugg - Hearts That Strain
Chronique Album
Date de sortie : 01.09.2017
Label : Virgin EMI
4
Rédigé par Louise Beliaeff, le 6 septembre 2017
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Cela serait si facile. Décréter qu'après un premier album exceptionnel (Jake Bugg, signé chez Mercury en 2012), le petit génie de dix-huit ans n'a pas su réitérer le coup d'éclat. Que son quatrième LP, Hearts That Strain, n'a rien de comparable aux qualités des débuts du prodige. Que le jeune britannique s'est perdu en voulant en faire trop, trop moderne, ou trop différent. Évidemment, cela serait plus facile. Et pourtant. Le nouvel album de Jake Bugg est aussi riche que ses précédents et s'écoute avec autant de facilité et plaisir.

On My One était une compilation de titres aux influences diverses comme l'électro, le rap ou la country. Cette fois-ci, l'artiste originaire de Nottingham a conçu Hearts That Strain comme un tout, le résultat d'une aventure du côté des États-Unis autour d'un cercle de musiciens et de producteurs de renom. Jake Bugg a notamment travaillé aux côtés de Dan Auerbach (Black Keys), David Ferguson (Johnny Cash) ou Matt Sweeney (Zwan). Contrairement à ses habitudes, Jake Bugg a passé du temps dans le même studio, travaillant avec les mêmes personnes, autour d'un même son, fil rouge de l'album. L'Amérique est bien là, la folk et la country aussi. Southern Rain ou Hearts That Strain donnent la touche US au folk rock de Jake Bugg. Les relents british ne sont jamais bien loin. In The Event Of My Demise démontre le talent du petit jeune. À 23 ans, Jake Bugg sonne comme les Beatles. Il faut le faire.

Certains titres détonnent, notamment le duo avec Norah Cyrus, petite soeur de la fameuse Miley. Waiting est un blues, un slow soul porté par des cordes, le saxophone et les deux voix entremêlées. Un peu kitsch mais si réussi. Le côté mélo est assumé à 100%. Comme sur The Man On Stage ou Indigo Blue, Jake Bugg écrit un morceau mélancolique que certains pourraient trouver rasoir mais que l'artiste sublime grâce à son grain de voix singulier si british, un peu nasillard et un peu grognon.

Dans la lignée de ses précédents albums, Hearts That Strain s'écoute rapidement, en trente-cinq minutes. Les onze titres ne dépassent pas les quatre minutes chacun. Les structures mélodiques sont claires et sans sans surprises. La surprise est ailleurs. Dans la qualité des paroles, les refrains lumineux, la plénitude des ballades (Every Colour In The World), le soutien discret et subtil des instruments à cordes (Bigger Love, Man On The Stage) ou les clins d'oeil au rock classique des années soixante (Burn Alone).

Que peut-on encore souhaiter à Jake Bugg ? Le si jeune talent révélé par la BBC en 2011 a déjà foulé la scène du plus que mythique festival de Glastonbury, collaboré avec de grands artistes et producteurs, connu un succès retentissement depuis son premier album éponyme en 2012... Hearts That Strain n'est pas une oeuvre musicale révolutionnaire ni avant-gardiste mais un disque de qualité qui trouve tout à fait sa place dans la discographie d'un jeune prodige. Place à l'acoustique en novembre avant d'enchaîner sur une tournée mondiale. Si peu.
tracklisting
    01. How Soon The Dawn
  • 02. Southern Rain
  • 03. In The Event Of My Demise
  • 04. This Time
  • 05. Waiting
  • 06. Man On The Stage
  • 07. Hearts That Strain
  • 08. I Can Burn Alone
  • 09. Indigo Blue
  • 10. Bigger Lover
  • 11. Every Colour In The World
titres conseillés
    Hearts That Strain - Waiting - Burn Alone
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