ISLAND

Après un EP en 2015 puis un second l'an dernier, les londoniens de Island viennent de sortir leur premier album. Un disque ambitieux car les membres du groupe l'ont imaginé comme la description des différents états d'âme d'un passager durant une journée sur la route.

Cette ambition de base ne se retrouve malheureusement pas dans le résultat final. Dès Ride qui ouvre l'album, on s'attend à un disque longuet et quelque peu ennuyeux et Feels Like Air se révèle ainsi du début à la fin. Tant les guitares que la voix du chanteur, Rollo Doherty, rappellent le U2 mid 80's, un constat particulièrement vrai sur le long We Can Go Anywhere.

On aimerait n'être pas aussi sévère avec ce disque car le groupe parvient assez bien à construire des plages atmosphériques qui pourraient être prenantes mais la mayonnaise ne prend pas. Le disque est à mi-chemin entre ce que l'indie a de plus pénible et un rock plus commercial avec des titres taillées pour les radios. C'est bizarrement dans cette voie plus mainstream que le groupe se montre le plus intéressant comme sur We Can Go Anywhere.

En réalité, le problème de cet album est à la fois lié à la voix par trop monotone du chanteur et à des guitares qui sonnent exactement de la même façon du premier au dernier titre. De Ride à Lilyflower, on ne ressent quasiment aucun changement. Les morceaux se succèdent sans différence notable d’un titre à l’autre. Feels like Air est ainsi un disque qui manque singulièrement d'âme et de chaleur. Il ressemble de plus à des milliers de choses déjà entendues. Certains moments s’avèrent même pénibles, telle la chanson titre, Feels Like Air, avec ses vocaux à côté de la plaque et ses guitares 80’s guimauve.

Un album qui clairement ne restera pas dans les annales et dont on peut tout juste sauver le dernier single en date du groupe, Horizon, et Lilyflower, jolie ballade qui ferme le disque. Un morceau sans grande originalité cependant, mais qui, vu le niveau d’ensemble, sauve un minimum les meubles.