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Warmduscher

Whale City

Warmduscher - Whale City
Chronique Album
Date de sortie : 01.06.2018
Label : The Leaf Label
4
Rédigé par Olivier Kalousdian, le 30 mai 2018
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Dans la famille des rockers UK déjantés, désaxés, azimutés et volontairement cabots, nous pouvons compter sur les Fat White Family et leurs multiples descendances et cousinages aux dents gâtées, aux physiques de poulets KFC (après friture) et à la créativité chimérique.

D'une éthylique soirée de nouvel an 2014 conclue par un croisement contre nature entre des membres de Fat White Family, Paranoid London, Insecure Men et Childhood, Warmduscher (qu'on traduira, de l'Allemand, par « chochotte ») naquit aux forceps avec leur faux jumeau de The Moonlandingz. Dénominateurs communs à ces deux rejetons de beuverie dissonante et désaccordée : Saul Adamczewski, aka The Saulcano (ainsi que Lias Saoudi, très vite remplacé pour cause de projet The Moonlandingz).
Clams Baker (Mutado Pintado, Paranoid London), Lightnin' Jack Everett (Fat White Family), The Saulcano (Insecure Men, Fat White Family), Mr Salt Fingers Lovecraft (Childhood, Insecure Men), The Witherer aka Little Whiskers (Paranoid London) chevauchent, en guenilles chipées aux fripes les moins tendances de Londres les contrées abandonnées par Jane's Addiction avant le départ de Flea ou de Beck avant l'avènement de la génération Y. Une bande à part portée sur les excès d'alcool, le skateboard, mais aussi les drogues et, il y a peu, la délinquance juvénile !

Produit par le grand Dan Carey (Hot Chip, Kate Tempest, Franz Ferdinand, CSS...), Whale City est le deuxième opus des Warmduscher. Il est composé de onze titres oscillant entre punk, garage-rock, krautrock, mais également l'électronica acide et sinistre (spécialité de Paranoid London) dont ils se sont faits les chantres avec le single Big Wilma/Neon Tongues sorti en version limitée début 2018.

Moins pailleté et conceptuel que le Interplanetary Class Classic de leurs alter-egos de The Moonlandingz, Whale City des Warmduscher est aussi moins clinquant, tapageur ou tape à l'oeil, et ce sont là les qualités de cet album qui ne perd pas son temps à s'aliéner du contenant au détriment du contenu.
Le riff de The Sweet Smell Of Florida sent bon le Been Caught Stealing de Jane's Addiction. Standing At The Corner mixe une improbable ligne de basse funky sur un tempo psychédélique qui n'est pas sans rappeler les pérégrinations stylistiques de Where It's At de Beck. Quant à Big Wilma, il combine, sans jamais plagier la fougue du tempo punk-blues des The Jon Spencer Blues Explosion avec les riffs malpropres de Fat White Family.

Comme le disait The Quietus en août 2015 : « A l'endroit où l'hygiène personnelle prend fin et où commence le Garage-Kraut se trouve Warmduscher ! », il suffit de jeter un œil aux vidéo clips de Standing In The Corner ou The Sweet Smell Of Florida pour se rendre à l'évidence : ces mecs ne sont vraiment pas nets !
Pas nets, peut-être, mais sur scène où la frénésie gagne les rangs du public (mêlé au groupe la plupart du temps) ou en mode studio, un sentiment jouissif et clair se dégage dès les premières écoutes : porté à ébullition par la voix acariâtre de Clams Baker, Whale City s'écoute comme un ersatz d'opéra rock délirant qui, sans nulle doute, attisera la curiosité des professionnels de la profession et enflammera le public lors de leur venue au festival This Is Not A Love Song le 1er juin à Nîmes, date de sortie de Whale City sur The Leaf Label.
tracklisting
    01. Bright Lights
  • 02. Standing On The Corner
  • 03. Big Wilma
  • 04. 1000 Whispers
  • 05. The Sweet Smell Of Florida
  • 06. No Way Out
  • 07. I Got Friends
  • 08. Whale City
  • 09. Straight To The Top
  • 10. The Beginning
  • 11. Summertime Tears
titres conseillés
    The Sweet Smell Of Florida - Standing On The Corner - Big Wilma
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