Pale Waves

Beaucoup attendaient l'arrivée des mancuniens de Pale Waves en 2018. La presse anglaise est quasiment unanime au sujet de ce jeune groupe formé en 2014. Quelques singles plus tard, les membres se font remarquer et tirent ensemble la carte du premier album. My Mind Makes Noises propose les vibes des années 80, et le look qui va avec. Une pop synthétique franche et rythmée, qui se manifeste dans un univers proche des merveilles de Tim Burton.

Après un temps d'adaptation à la voix de Madame Heather Baron-Gracie, l'accès à la musique de Pale Waves est direct, sans embûches. Les morceaux There's a Honey, Drive et Came In Close sont les plus évidents, mais aussi les plus « commerciaux ». Pourtant, My Mind Makes Noises promet des changements radicaux en se référant à des périodes sensibles. L'ouverture est un conte sur la vie avec Eigtheen, puis l'histoire devient costaude dans le chapitre polysémique de Drive. Les quatorze titres appartiennent à un vent hétéroclite (Karl est un véritable deuil en chanson). Pale Waves ont bel et bien nettoyé et grossi chaque son de sa production, à la hauteur de CHVRCHES ou The 1975.

Au-delà de la forme, l'album aspire à la détente et à la fête. Television Romance bouscule avec une humeur dévergondée : un son incisif des guitares twang. En revanche, on note que les ballades épiques ne sont pas toutes réussies, puisque emmêlées entre elles : la ressemblance est assurée d'avance (Red et Kiss). Les instants calmes et voluptueux que sont Where Did I Lost It All et Noises sont alors mis en avant pour calmer la tempête. Sur ce sujet, l'irrésistible et langoureuse She est composée sur un crescendo qui fait son effet, à propos du sentiment de déception dépeint par la chanteuse.

Ce premier disque dépasse le statut de prometteur pour celui de confirmé. Pale Waves aiment raconter en musique, éclaircir les points d'ombre de la vie pour les rejeter du large tableau sonore. De quoi intéresser les auditeurs de New Order, The Cure, ou plus récemment, Wolf Alice.

A découvrir sur scène au Badaboum à Paris le 10 octobre !