logo SOV

Ian Brown

Ripples

Ian Brown - Ripples
Chronique Album
Date de sortie : 01.02.2019
Label : Virgin EMI
25
Rédigé par Emmanuel Stranadica, le 16 février 2019
Bookmark and Share
Depuis Collected, ce boxset couvrant la quasi intégralité de la carrière solo de Ian Brown, le Mancunien n'avait plus rien sorti sous son propre nom. Ce qui ne signifie pas pour autant que l'anglais n'officiait plus dans le monde de la musique. De retour à travers deux vagues principalement sur scène (2012-2013, puis 2016-2017) avec les Stone Roses (le groupe n'ayant au final pas sorti plus de deux pauvres singles), c'est bien tout seul comme un grand que le maintenant cinquantenaire revient dans les bacs des disquaires en ce mois de février 2019.

Ripples constitue donc un mini évènement en soi. Pourtant ce septième disque studio de l'homme-singe, on peut le dire tout de suite, n'est pas à la hauteur de nos espérances. Débutant pourtant de bien belle manière avec le single First World Problems, sorte de resucée Madchester entre le Loaded de Primal Scream et les Happy Mondays, qui donne l'impression de se retrouver pas loin de vingt ans en arrière sans avoir pris une seule ride. Ian Brown surprend ensuite vraiment avec une première reprise, de Barrington Levy, sur ce nouveau disque : l'excellente Black Roses. Reggae à l'origine, la chanson a été revisitée dans une version rock presque musclé pour du Ian Brown. C'est malheureusement à partir de ce moment-là que cela commence à se gâter pour Ripples. La dépouillée Breathe And Breathe Easy (The Everness Of Now) s'avère presque catastrophique, notamment lors d'un exercice vocal a capela certes osé mais surtout raté. Ian Brown n'a jamais été un grand chanteur et ce n'est pas maintenant que cela va commencer.

Ripples ne va pas sombrer pour autant, n'exagérons rien. The Dream And The Dreamer va même permettre à l'anglais de relever la tête avec son rythme funky et à la cool, un peu comme lui quoi. Cependant le disque va jouer inlassablement aux montages russes, alternant le bon et le dispensable. From Chaos To Harmony, sorte de (faux) slow figure dans le creux de la vague, principalement avec ses breaks où l'anglais abuse encore d'efforts vocaux remplis de réverbe. Ripples, qui donne son nom à l'album, rappelle le son baggy qu'on trouvait sur Golden Greats, son second album. La chanson, plaisante mais nullement novatrice, est un peu gâchée par un abus de solo de guitare électrique assez incompréhensible. C'est surtout avec Blue Sky Day que Ian Brown va peut-être donner le meilleur de lui-même au cours de ces quarante-trois minutes, avec un morceau simple et posé, presque touchant.
On aurait vraiment souhaité que le disque aille dans cette direction. Certes Soul Satisfaction méritait mieux qu'une neuvième position sur cet album, mais on aurait par-dessus voulu que Ripples se termine là et non avec l'immonde Break Down The Walls (Warm Up Jam). Cette seconde reprise, de Mikey Dread cette fois, donne à l'album une conclusion en eau de boudin.

C'est donc un album mi-figue, mi-raisin que Ian Brown nous offre à l'aube de son cinquante-sixième anniversaire. Utilisant les mêmes recettes que par le passé, allant jusqu'à nous ressortir une vidéo à vélo (c'était déjà le cas avec F.E.A.R. il y a dix-huit ans de cela), l'anglais ne semble pas vouloir grandir. On aurait apprécié davantage d'audace comme sur son interprétation de Black Roses, plutôt qu'un égarement dans les contrées de Jah Rastafari en guise de conclusion. Même si le singe doré sur la pochette nous apporte une forme de banane, on éprouve certains regrets face à ce disque de celui qui se considérait il y a une vingtaine d'année de cela un peu comme le Greatest de Manchester.
tracklisting
    01. First World Problems
  • 02. Black Roses
  • 03. Breathe And Breathe Easy (The Everness Of Now)
  • 04. The Dream And The Dreamer
  • 05. From Chaos To Harmony
  • 06. It's Raining Diamonds
  • 07. Ripples
  • 08. Blue Sky Day
  • 09. Soul Satisfaction
  • 10. Break Down The Walls (Warm Up Jam)
titres conseillés
    Black Roses - Blue Sky Day - First World Problems
notes des lecteurs
Du même artiste