Honeyblood

Jamais deux sans trois. Le projet Honeyblood (mené par Stina Tweeddale) sort un troisième album qui peut laisser dubitatif. L'auteure de In Plain Sight semble être touchée par le syndrome de Peter Pan, et assume totalement l'esprit teenage qui domine ses morceaux. Cela n'enlève rien à sa spontanéité habituelle, mais le cadre tenu par la production a tendance à lisser les choses. Une nouvelle direction qui ne promet pas que des surprises.

Les onze titres ne sont pas tous à la hauteur. Il faudra même creuser pour déceler le meilleur. Car nombreuses sont les compositions sans relief qui s'appuient sur des mélodies pop-punk calculées. L'introduction She's A Nightmare ne convainc pas avec sa suite facile d'accords et ses arrangements de cordes rococos. Puis The Third Degree fait des allusions aux épopées lycéennes de Blink-182. De manière générale, les refrains sont fragiles, que ce soit The Tarantella (à la sauce Black Keys) ou encore Gibberish et Glimmer. Honeyblood se plie à une hétérogénéité musicale qui le trahit en cette moitié de partie.

Il ne serait pas juste de s'attarder seulement sur ces extraits. D'ailleurs, les évolutions les plus notables sont à venir. C'est avec une énergie communicative et un lot d'ambiances galvanisantes que Touch vient déranger la banalité avec une teinte 80's. You're A Trick se montre également intéressant avec un registre électronique galvanisant, et sa tornade d'instruments. Pour ce qui est des moments intimistes, deux ballades ferment In Plain Sight. On préférera les réverbérations de Twisting The Aces ainsi que les guitares cristallines plutôt que les louanges du piano/voix (Harmless) qui peuvent étonner ou non malgré une performance maîtrisée.

Honeyblood rebrousse chemin. Malheureusement, ce ne sera pas le meilleur disque à retenir du groupe, bien qu'il ne soit pas mauvais sur toute la ligne. Simplement, l'ensemble est souvent confus, ou bien trop « écrit ». L'anglaise expérimente, avec les risques que cela comporte.