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bdrmm

Bedroom

bdrmm - Bedroom
Chronique Album
Date de sortie : 03.07.2020
Label : Sonic Cathedral
5
Rédigé par Emmanuel Stranadica, le 20 juillet 2020
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bdrmm. Derrière ces cinq consonnes se trouvent cinq jeunes anglais basés à Hull dans le nord de l'Angleterre. Après deux sorties physiques, un EP vingt-cinq centimètres et un quarante-cinq tours tous deux limités, les britanniques viennent d'effectuer le grand saut avec la sortie de leur premier album intitulé Bedroom sur le label Sonic Cathedral. Malicieux, le groupe semble aimer entretenir le mystère derrière son nom, puisqu'on ne sait toujours pas ce que signifie bdrmm alors que celui s'amuse à appeler son disque de la sorte. Car vous l'aurez bien compris, il manque un M au mot bedroom pour que la vérité sur le nom du groupe soit faite.

Au-delà de ce petit jeu de piste, c'est bien entendu le contenu du disque qui nous intéresse avant tout. Eh bien, il faut avouer que celui-ci nous a littéralement enchanté. Momo, l'intro instrumentale inaugurant les quarante deux minutes du disque, est une entrée en matière terriblement réussie. Ce son de guitare cold wave accouplé à des nappes synthétiques, le tout surmonté par une rythmique tendue, fait mouche instantanément. On pense au côté space-rock de DIIV mais surtout on se dit "Wow, ça fait des lustres que je n'avais pas été emballé de la sorte par un début d'album". Push/Pull qui lui emboite le pas va confirmer tout le bien de cette entame. Follement mélancolique et résolument eighties, la chanson nous charme et nous emporte dans sa spirale romantique. Bon nombre d'autres références musicales nous viennent à l'esprit à l'écoute du disque : Slowdive, Deerhunter ou encore Ride surtout sur A Reason To Celebrate; cette dernière ayant d'ailleurs été revue et corrigée par GLOK, qui n'est autre que le projet parallèle d'Andy Bell, le guitariste de Ride.

bdrmm n'est toutefois pas un pastiche de ses nombreuses influences. Insouciante mais déjà follement mature, la musique de ces jeunes anglais ne peut pas laisser indifférent. On adore tout particulièrement la trilogie Happy/(The Silence)/(Un)Happy qui apparait sous une forme de désenchantement absolu après l'ivresse d'un immense bonheur. Le côté percutant de Happy nous ramène vers le Jumping Someone Else's Train de The Cure et contraste terriblement avec la désolation de (Un)Happy, l'autre instrumental du disque. bdrmm ont toutefois encore des choses à dire. Le son s'électrise pour devenir shoegaze sur If.... et évoque cette fois les Pale Saints. Mélancolique une fois encore sur Is That What You Wanted To Hear?, le quintet se fait plus aérien le temps de la magnifique conclusion de son album : Forget The credits. N'étant pas en reste et ne voulant pas bouder notre plaisir, nous n'avons pas voulu délaisser Gush, subtile ode aux eighties une fois encore. On pense à Motorama (en mieux) et un peu aussi à Joy Division, voire à The Smiths, c'est peu dire.

Vous l'aurez bien évidemment compris Bedroom est un coup d'essai parfaitement réussi de bout en bout. Sans s'avérer révolutionnaires, les dix compositions de cet album occuperont assurément tout notre été et probablement bien plus longtemps que ça d'ailleurs, ce qui suffit amplement à notre bonheur. On ne sait pas encore si la date reprogrammée en octobre de leur concert au Supersonic aura bien lieu. En attendant, on croise les doigts et on patiente en réécoutant leur album insolemment addictif.
tracklisting
    01. Momo
  • 02. Push/Pull
  • 03. A Reason To Celebrate
  • 04. Gush
  • 05. Happy
  • 06. (The Silence)
  • 07. (Un)Happy
  • 08. If....
  • 09. Is That What You Wanted To Hear?
  • 10. Forget The Credits
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