logo SOV
Crippled Black Phoenix - Ellengæst
Chronique Album
Date de sortie : 09.10.2020
Label : Season Of Mist
25
Rédigé par Bertrand Corbaton, le 9 octobre 2020
Bookmark and Share
Tout le monde s'accorde sur les pouvoirs de la musique à nous transporter et nous inviter au voyage. Une suite d'accords, une sonorité particulière, peuvent réveiller des clichés enfouis au plus profond de notre âme, nous amener à l'esprit les paysages d'un pays, ou les images d'une époque.

En termes de voyages et de dépaysement, autant vous dire que Crippled Black Phoenix s'y connaîssent. Huitième album de la formation depuis 2007 et A Love Of Shared Disaster, ce Ellengæst est votre nouveau billet pour une sortie hors des années 2000.
Que ce soit par la structure de ce rock progressif d'une autre époque, ou par des mélodies épiques, le projet artistique de Justin Greaves vous promet une intemporelle balade, où il est conseillé de ne pas s'engager sans une bonne dose de second degré...

Ainsi des morceaux comme Cry Of Love, avec son thème héroïque ou le sombre et très réussi Lost, n'auront aucun mal à vous évoquer un univers de mysticisme, des ambiances obscures et énigmatiques totalement surannées et décalées.
Si le morceau d'ouverture House Of Fools et ses faux-airs Pink Floyd-iens tient la route, le too much est vite atteint avec la balade onirique In The Night. Le syndrome du guitariste cheveux dans le vent tapant son solo du haut de la falaise, rappelle irrémédiablement un temps passé et des clichés dont on se serait bien passé si l'on veut rester sérieux. Malheureusement, et à moins de prendre l'exercice comme un jeu, Crippled Black Phoenix tombent trop rapidement dans une caricature qui devient vite empoisonnante sur l'ensemble de l'album.

Malgré des titres plutôt longs qui pourraient être prétexte à laisser la place à la liberté créatrice, Crippled Black Phoenix ne parviennent pas à se défaire de ces liens qui donnent à Ellengæst des airs grandiloquents et pompeux d'un assez mauvais goût. Everything I Say tombe lui aussi dans ce format un peu pénible de drama rock assez malaisant, à la limite du risible.
L'ambiance hypnotique et envoûtante de The Invisible Past ne parvient pas à nous défaire de cette impression, quant à She's In Parties, reprise de Bauhaus, on se demande toujours ce qu'elle fait là. Cette dernière n'apportant pas grand-chose, ni à l'album, ni au morceau de la bande de Peter Murphy. Elle apparaît au final comme un simple exercice de style qu'il fallait bien caler quelque part.

Il faudra vraiment beaucoup de recul pour apprécier Ellengæst, dont on peut tout le même louer la production léchée et la qualité des compositions, mais qui transpire un rock progressif un peu has been et sans éclat. Alors au final, pourquoi ne pas prendre tout cela sans a priori. Pourquoi ne pas se plonger dans cet album, parfaite bande son pour une série d'héroïc fantasy, et s'envoler dans des contrées faites de magie, de druides et de légendes. On pourra peut-être alors apprécier ce projet nourri par la participation de nombreux artistes.
Certes, l'effort demandé est plutôt conséquent, mais à moins d'avoir un sérieux second degré ou l'envie de se laisser flotter dans des exhalaisons nostalgiques, il sera vraiment nécessaire pour aller au bout d'Ellengæst.
tracklisting
    01. HOUSE OF FOOLS
  • 02. LOST
  • 03. IN THE NIGHT
  • 04. CRY OF LOVE
  • 05. EVERYTHING I SAY
  • 06. (-)
  • 07. THE INVISIBLE PAST
  • 08. SHE'S IN PARTIES
titres conseillés
    LOST, HOUSE OF FOOLS
notes des lecteurs
Du même artiste