Chronique Album
Date de sortie : 27.04.2009
Label : Invada Records/Differ-Ant
Rédigé par
Fab, le 22 avril 2009
Collectif à géométrie variable mené par Justin Greaves, Crippled Black Phoenix revient avec son second album, 200 Tons Of Bad Luck, deux années après la parution du très inégal A Love Of Shared Disasters. Un mal dont semble également souffrir son successeur de par la multiplicité des univers musicaux traversés et une inspiration parfois en retrait.
Comptant en ses rangs plusieurs membres issus de Mogwai, Electric Wizart ou Iron Monkey et signé par le label Invada Records de Geoff Barrow (Portishead), Crippled Black Phoenix poursuit logiquement sa route en visitant des territoires riches en orchestrations et aussi variés que le post-rock, le folk, le psychédélisme ou même le rock progressif. Si l'aptitude des différents musiciens à s'adapter à ces différents contextes et proposer une telle variété au sein d'un même disque constitue en soi une certaine prise de risque, le fait que l'album ait en réalité vu le jour sous la forme d'une compilation des meilleurs titres tirés de deux disques, The Resurrectionists et Night Raider, créés indépendamment l'un de l'autre lors de longues sessions d'enregistrement en studio, nuit à l'unité de l'ensemble.
200 Tons Of Bad Luck s'illustre ainsi principalement durant une première demi-heure constituée de trois titres de haute volée. Après Burnt Reynolds et ses chœurs très inspirés par Thee Silver Mt. Zion puis un Rise Up And Fight épique dont la structure instrumentale se veut captivante, c'est avec le triptyque Time Of Ye Life / Born For Nothing / Paranoid Arm Of Narcoleptic Empire compilé en un seul titre de dix-huit minutes que le groupe impressionne. Las, à l'exception de 444, les neuf autres compositions figurant au tracklisting du disque peinent à convaincre, la faute tantôt à un manque de rythme, tantôt à une absence de cohérence réduisant à néant l'excellente impression initiale.
En mêlant éclairs de génie et moments d'ennuis, 200 Tons Of Bad Luck ne permet pas plus à Crippled Black Phoenix de franchir un cap que de se faire un nom dans le milieu de la musique expérimentale.