Glasvegas

Voilà un come back auquel nous ne nous attentions pas vraiment : les écossais de Glasvegas reviennent avec leur quatrième album studio Godspeed, fruit du retour aux manettes en mode confiné de James Allan, tête pensante du groupe aujourd’hui trio suite au départ de la batteuse Jonna Löfgren. En pause depuis 2013 et Later... When The TV Turns To Static pour des raisons autant artistiques que commerciales, ce disque n’ayant alors pas trouvé le succès attendu, et malgré une tournée en 2018 au Royaume-Uni pour célébrer leurs dix années d’existence, rien ne nous laissait présager d’un retour aux affaires.

La pandémie aura eu son lot de surprises plus ou moins bonnes, ici c’est avec enthousiasme que nous retrouvons James Allan, prompt à nous dévoiler ses états d’âmes au son de son rock glacé et toujours d’une grande élégance.
Pour ce Godspeed, onze titres qui s’ancrent en majorité dans un son pop-rock aux harmonies très travaillées. En effet, la production donne beaucoup de grandeur aux titres et c’est peut-être là que le bas blesse. Beaucoup de grandiloquence sur des chansons qui auraient méritées un peu plus de modestie pour nous toucher réellement. Le titre d’ouverture Dive, avec ses nappes synthétiques à rallonge et sa grosse guitare tranchante nous replonge dans ce rock new wave théâtral du début des années 80 qui aujourd’hui sonne bien kitsch. Comme une BO d’un de ces films à la Mad Max qui ont bercés notre enfance, les titres semblent hors temps. Dying To Live ou In My Mirror suivent le même chemin et, malgré la très belle voix de James Allan, en font simplement des tonnes.


Nous retrouvons un peu plus de légèreté avec des morceaux comme Stay Lit et Godspeed, qui en revenant vers une acoustique dénuée d’effets ampoulés rendent vraiment hommage au sens de la mélodie de James Allan. Que dire de ce pur accent de Glasgow qui donne encore plus de charme au tout.
Mais, simplicité rime aussi avec grosses ficelles, Keep Me A Space, Cupid's Dark Disco et My Body Is A Glasshouse sont de belles chansons dignes des bandes FM et sauront trouver leur public parmi les adeptes de pop (un peu trop) sucrée. Quelques ovnis avec les plages instrumentales technoïdes Parked Car (Exterior) et Parked Car (Interior) et le planant Shake The Cage, texte déclamé et passé au très pénible vocoder qui fait office de trouble-fête, nous évoquant un peu une certaine plage d’un album Oxfordien mais n’est pas Fittier Happier qui veut...


Godspeed de Glasvegas est avant tout le retour providentiel du groupe écossais. Ses onze titres montrent que la période actuelle a été source d’inspiration pour James Allan et le travail de production est, comme à l’accoutumée avec ce dernier, très soigné. Notre niveau d’appréciation dépendra donc de notre capacité à appréhender ce (trop) plein d’émotions. Néanmoins une chose est sûre, cela est fait de façon honnête.