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Squid

Bright Green Field

Squid - Bright Green Field
Chronique Album
Date de sortie : 07.05.2021
Label : Warp Records
45
Rédigé par Laetitia Mavrel, le 3 mai 2021
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Squid est de retour et l'attente a été longue depuis septembre 2019 et l'excellent EP Town Centre. Mais plus c'est long, plus c'est bon, et les retrouvailles sont festives et particulièrement surprenantes. Le quintet intello cool de Brighton nous offre enfin Bright Green Field, premier album étonnamment riche en influences et se voulant sans cadre ni contraintes.

Squid est constitué pour rappel du batteur chanteur Ollie Judge accompagné par Louis Borlase, Arthur Leadbetter, Laurie Nankivell et Anton Pearson. Réunis sur les bancs de la fac, les cinq amis sont protéiformes s'agissant de leur pratique musicale et formés pour la majorité au classique et à l'éclectisme par des parents eux-mêmes musiciens.
Nous ne pouvions donc pas attendre autre chose que de l'inventivité et de l'audace donnant ainsi un disque que l'on peut qualifier sans hésitation d'expérimental tant il s'éloigne de ce qui trône en ce moment dans les charts british.

Pour débuter, le disque propose pas moins de quatre titres fleuves de huit minutes chacun, ce qui de nos jours est plutôt rare parmi la jeune scène rock. Nous régalant plutôt de morceaux courts, concis et envoyant sans préliminaires la sauce en mode post-punk débraillé, Squid vient encore nous déloger malicieusement de notre zone de confort.
C'est ainsi qu'un titre comme Narrator se transforme petit à petit en odyssée cosmique appuyée par les cris fiévreux et hystériques de Martha Skye Murphy, aussi captivants qu'angoissants. Documentary Filmmaker voit déclamer sur fond de cuivres quelques languissements désœuvrés pour enchainer sur 2010 qui tout en contre rythme, sème le trouble dans nos esprit avec ses échos entêtants.


Des morceaux plus classiques sont évidemment présents mais ne vous y laissez pas prendre, vous y trouverez toujours la rythmique toute décalée ou les samples futuristes qui font sortir fissa les titres des sentiers battus. Boy Racers en est le meilleur exemple, et son déraillement final est réellement inattendu.
Paddling, Peel St. et Pamphlet recadrent un peu le tout au son d'un rock plus punk, plus instinctif mais toujours mis en valeur par des arrangements ou des distorsions de voix qui tendent vers l'expérimental. Si vous ne prenez votre plaisir qu'au son de la sacro-sainte trinité guitare-basse-batterie dans un format de deux minutes et quarante-deux secondes, passez votre chemin ou vous risqueriez de vous laisser entrainer dans un univers trop borderline, emporté par les nombreux tentacules de Squid (amis bilingues, notez la tentative de calembour).


Touches de cuivres jazzy par-ci, longues tirades flirtant avec le progressif par-là, le rock multi-facettes et intemporel du groupe est assez fascinant, si tant est que l'on se donne le temps et la concentration pour s'y plonger. Il est indéniable que la première approche peut paraitre délicate et c'est en faisant appel à sa curiosité que l'on se laissera guider au travers de ce voyage.

Bright Green Field, titre qui évoque des paysages de plaines pastorales propre à l'imaginaire anglais, est donc plus que trompeur. Nous nous aventurons ici sur un terrain tortueux, avec des virages serrés. Le choix de livrer des morceaux complexes est une carte que le groupe a décidé de jouer, tel un atout sorti de sa manche au poker. Mais ici pas de bluff, c'est authentique, atypique et ça change pour notre plus grand bien.
tracklisting
    01. Resolution Square
  • 02. G.S.K
  • 03. Narrator
  • 04. Boy Racers
  • 05. Paddling
  • 06. Documentary Filmmaker
  • 07. 2010
  • 08. The Flyover
  • 09. Peel St.
  • 10. Global Groove
  • 11. Pamphlets
titres conseillés
    Narrator, Pamphlets, 2010, Peel St.
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