Max Bloom

A peine un an après son premier album solo, Perfume, et quelques mois après l'annonce de la séparation de Yuck, dix ans après leur formation, Max Bloom nous offre déjà son second opus.

Comme le titre de l'album l'indique, Pedestrian est un disque qui a été écrit alors que l'anglais s'adonnait à sa nouvelle passion : le running. Il a été conçu durant le lockdown et c'est sans doute pourquoi Max Bloom s'y interroge autant sur le sens de l'existence et s'angoisse à propos de la mort. Mais malgré ses inquiétudes fort légitimes, l'artiste ne nous offre pas un disque sombre, bien au contraire. Pedestrian est lumineux, solaire même.

C'est un disque de pop anglaise dans la plus pure tradition du genre puisque l'art des arrangements y est élevé au niveau le plus haut. Il est donc on ne peut plus logique que ce disque nous évoque Paul McCartney comme George Harrison. On pense aussi à d'autres moments aux américains de Grandaddy. Pedestrian est gorgé de nombreux superbes morceaux : la chanson qui offre le titre de l'album, America, qui rappelle tant Love que ce grandiose groupe qu'était Pale Fountains, The Weatherman et sa mélodie imparable, le délicat Twenty-two.

La grande force de Pedestrian réside dans le fait que Max Bloom pourrait se contenter de n'aligner que des pop songs classiques tant il semble doué pour en produire à la chaîne mais il s'aventure vers d'autres territoires offrant des titres de pop moderne comme Imposter Syndrome ou un délicieux How Can I Love You entre AOR US 70's et Wings.
Ce disque est superbe, élégant et racé, son charme est infini. Tous les titres y sont excellents mais un s'élève encore plus haut que tous les autres dans les cieux : Under Green Skies mériterait de devenir un futur classique tant sa mélodie poignante émeut aux larmes.

Avec ce second album solo Max Bloom démontre qu'il y a bien une vie possible après Yuck. Il est à considérer aujourd'hui comme un artiste solo à part entière. Il faudra suivre avec la plus grande attention la suite de sa carrière.