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Jake Bugg

Saturday Night, Sunday Morning

Jake Bugg - Saturday Night, Sunday Morning
Chronique Album
Date de sortie : 20.08.2021
Label : Sony Music
45
Rédigé par Jordan Meynard, le 30 août 2021
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Célébrant une décennie dans l'industrie musicale depuis son émergence en 2011 dans le concours de talents des unsigned artists de Glastonburry à l'âge de seize ans, Jake Bugg revient avec son cinquième effort intitulé Saturday Night, Sunday Morning.

Propulsé dans l’urgence avec un premier album cohérent et assuré (certifié double platine), le dernier rejeton de la working class hero a eu du mal à reproduire son charme brut. Le mauvais accueil pour son troisième album autoproduit On My One et la suite influencée par l'Americana Hearts That Strain ont conduit à un ralentissement des ventes de ses disques et à l'expiration inéluctable de son contrat avec Virgin EMI. Pour son retour au affaires, Jake Bugg profite de signature chez Sony Music pour revoir sa copie avec de nouveaux choix artistiques. Avec le proclamé intérêt pour ABBA de Jake Bugg, les influences Bee Gees et Beach Boys injectent une bonne dose de pop accrocheuse à son meilleur disque depuis la sortie de Shangri La en 2013. Le musicien va même jusqu'à s’attribuer les services d’une équipe de cracks d'auteurs-compositeurs à succès, comprenant Camilla Cabello et Ali Tamposi, collaborateur de Dua Lipa, ainsi qu'Andrew Watt (qui, en plus de travailler avec Justin Bieber et Post Malone, a produit une grande partie de l'album pop rock exceptionnel de Miley Cyrus Plastic Hearts).


Une position forte qui a permis au chanteur de trouver la netteté qu'il recherchait dans sa musique sans mettre de côté le côté cru (et tant apprécié) de ses premiers travaux. Une énergie que l’on retrouve instantanément dans le futur tube All I Need, un morceau dans lequel il expose d’ailleurs son énoncé de mission pour cet album : « Appelez-moi cynique, mais original », chante-t-il.
Jake Bugg ne pouvait mieux qualifier cet album un brin « confus » qui prétend aimer la pop, mais semble profondément opposé à tout type de plaisir. Pour le rédacteur de cette chronique, ceci est un point positif en faveur du natif de Nottingham. Fait intéressant, malgré l'accent pop mis sur la production, les forces de l'album proviennent des influences axées sur la guitare, telles que le psychobilly et country Kiss Like The Sun, ainsi que sur les morceaux euphoriques influencés par l'indie comme Screaming et Rabbit Hole (ce dernier mettant en vedette le chanteur adoptant un falsetto inspiré des Bee Gees).

Jake Bugg se retire occasionnellement de l'exaltation avec les titres Downtown - un piano/voix aussi efficace que simpliste – et Scene - semblable à un morceau de Lennon avec un solo de guitare slide à la Harrison. Ces deux morceaux sont entrecoupés par Lost avec une ligne de basse funky et un scintillement disco pop prêté par des cordes et des chœurs. Aussi inhabituel que soit d'entendre un morceau comme celui-ci chanté par l'anglais, il se distingue comme l'un des points forts de l'album. Son auteur affirme que c'était « le disque le plus amusant qu'il ait jamais eu à faire », et cette excitation se ressent dans cette gamme de nouveaux morceaux. Fort de cet exemple, Saturday Night, Sunday Morning montre les compétences sous-estimées d'un musicien aux multiples facettes qui fait une série de pas en avant audacieux et courageux pour se ré-inventer. Hold Tight, autre point fort clôturant l'album, ne déroge pas à la règle sur une note forte et étonnamment impactante sur le plan émotionnel accompagné par une guitare acoustique plaintive.

Malgré la tentative de Jake Bugg de mainstreamiser son répertoire, ce nouvel opus a tendance à faire mouche sur les morceaux qui mettent en valeur sa sensibilité au rock indépendant et son jeu de guitare. Alors que Saturday Night, Sunday Morning est plein d'éléments que nous n'avons jamais entendus de la part de l’artiste jusqu’à présent, ils ressemblent moins à une nouvelle direction qu'à une série d'ajouts astucieux glanés au cours de la dernière décennie. Mais au mieux, l'album est un excellent rappel des forces de Bugg et un signe prometteur qu'il a redécouvert son propre feu intérieur. Une expérimentation sonore qui insuffle une nouvelle vie et une énergie à sa discographie, ce qui donne lieu un nouvel LP enivrant qui cimente les acquis de ses débuts glorieux.
tracklisting
    01. All I Need
  • 02. Kiss Like The Sun
  • 03. About Last Night
  • 04. Downtown
  • 05. Rabbit Hole
  • 06. Lost
  • 07. Scene
  • 08. Lonely Hours
  • 09. Maybe It's Today
  • 10. Screaming
  • 11. Hold Tight
titres conseillés
    All I Need, Lost, Screaming, Hold Tight
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