Far Caspian

Far Caspian a débuté comme le projet solo de Joel Johnston, irlandais obsédé par l'indie lo-fi ayant réussi, grâce à ses mélodies éthérées et la magie des algorithmes, à séduire des fans dans le monde entier. Désormais basé à Leeds, Far Caspian est devenu un groupe qui sort ces jours-ci son premier album.

Sur Ways To Get Out, son premier effort donc, Far Caspian enchaîne les miniatures pop aux effluves 90s. Les voix, toutes en douceur, sont gorgées de reverb, les guitares sont entêtantes et les basses répétitives. C'est un fait, le groupe n'invente rien. Mais il fait le boulot en produisant une dream pop minimaliste aux guitares claires. La production mêle le vintage, boîtes à rythmes lo-fi et esprit slacker, avec des loops, synthés et effets digitaux.

Si on peut entendre chez Far Caspian de charmants échos de The Spinto Band (Pretend) et de Real Estate (Questions), une certaine lassitude s'installe aussi au fil de ces treize titres. En cause : une monotonie des mélodies et des arrangements faisant que la fraîcheur du groupe s'essouffle vite. Trop de titres s'enchaînent sans marquer durablement.

Alors, quel bonheur quand surgissent la pop de Questions et son riff irrésistible. Ici le groupe emporte immédiatement l'adhésion. La recette fonctionne à plein. Autres moments où la magie opère : House, soulevée par un final étourdissant, entre la rondeur d'une basse groove quasi jazz et un saxophone solo sorti de nulle part, l'épique Pretend, en ouverture, ou Attempt que son motif de batterie quasi hip-hop propulse avec conviction.

Mais on regrette trop souvent, pour véritablement s'enthousiasmer, que Far Caspian n'ait su trouver cette équation sur davantage de titres.