Sam Fender

Retour du petit prodige Sam Fender, deux ans après le succès de son premier album Hypersonic Missiles qui a décollé jusqu'aux sommets des charts britanniques en 2019. Auteur compositeur très talentueux, le surdoué de Newcastle revient avec un second album clairement introspectif, dont l'écriture très personnelle nous fait pénétrer dans l'intimité de son compositeur.

Seventeen Going Under est une série de messages de Sam Fender à son lui-même de 17 ans. Seulement une poignée d'années s'est écoulée depuis mais il semble que l'artiste ait énormément évolué et surtout acquis en maturité durant cette courte période. Accès fulgurant à la notoriété et à la reconnaissance de ses pairs, succès commercial (40 000 copies écoulées lors de la première semaine de sortie), nominations aux Brit Awards et tournée dans des Arénas de plusieurs milliers de spectateurs, cette ascension fulgurante aurait détruit n'importe quel esprit trop immature.
Mais ici, Sam Fender a gardé les pieds sur terre et c'est ce qu'il nous explique dans son nouvel album, recueil de titres abordant les espoirs, les déceptions et l'entrée dans l'âge adulte.


Musicalement, Sam Fender reste dans le répertoire qu'il maitrise le mieux : une pop rock extrêmement bien composée et riche en harmonies. Toujours menés par une guitare puissante mais carrée, les titres nous proposent des mélodies solides, entrainantes et flirtent avec quelques touches de violons voir de saxophone comme sur Get You Down.
Beaucoup de références à cette guitare folk country qui avait fait le succès de son premier disque, sur Spit Of You et Last To Mak It Home, qui sonnent comme des standards de la fin des années 70, prouvant ici que les leçons ont bien été apprises.

L'atout majeur du disque reste la voix de Sam Fender, incroyablement juste et profonde, cette dernière ayant même gagné en fluidité et se permettant dorénavant de monter de quelques octaves. Les morceaux doux tel Mantra à la guitare et à la trompette hispanisante offrent un terrain de jeu très appréciable. Le titre de clôture The Dying Light tout en piano et violons confirme le talent vocal du musicien, son petit air qui s'emballe faisant monter crescendo le pouvoir d'attraction de ce morceau. Nous sommes réellement dans un registre de haute qualité.


Mais ici encore, la tonalité majeure de ce disque reste incroyablement mainstream. Le talent de composition de Sam Fender mériterait d'emprunter des chemins moins conventionnels, des environnements plus complexes pour réellement nous surprendre et nous emballer. Les morceaux sont voués à dominer les ondes FM et les plateformes de streaming, c'est du moins ce que nous laissent présager les bons mais trop sages Seventeen Going Under, Long Way Off ou The Leveller.

Sam Fender prouve qu'il est une grosse pointure et qu'il risque de marquer durablement le paysage rock britannique. Espérons seulement qu'à la différence de certains de ses prédécesseurs qui ont débuté en tant que jeunes rockeurs fougueux et ont terminé dans des stades et des duos douteux à coup de pop ultra surannée, Sam Fender sache jouer de son style grand public en se laissant l'opportunité d'évoluer vers des sonorités un peu plus ambitieuses.