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The Scaramanga Six

Cabin Fever

The Scaramanga Six - Cabin Fever
Chronique Album
Date de sortie : 08.03.2004
Label : Wrath Records
35
Rédigé par David, le 10 novembre 2005
Roulant leur bosse depuis 1999, on ne peut pas dire que The Scaramanga Six font partie de cette vague de nouveaux groupes profitant un maximum de la mode « retour du rock » pour sortir opportunément leur premier effort. En effet, ce Cabin Fever s’avère être le troisième album de cette formation originaire de Leeds, si difficile à décrire à l’écoute des multiples divagations sonores dont ils sont capables!

Dès le démarrage de Soul Destroyer les questions fusent: arrangements excessifs mais très soignés, voix théâtrale évoquant un David Bowie en plus grandiloquent, quelle n’est pas notre surprise à la découverte de l’accélération brutale de mi-morceau en un rock nerveux et intriguant.
Il en sera en fait de même pour la quasi-totalité de ce Cabin Fever dans lequel on hallucine d’entendre Bruce Dickinson chanter sur du Queens Of The Stone Age (Smite My Face), les Rage Against The Machine enchaîner sur une intro de Queen (le sur-efficace Pincers) ou bien Nick Cave casser le rythme d’une chanson d’Electric Six (Poison Fang).

Toutes ces descriptions ne vous éclairent pas vraiment?
C’est un peu logique tant le style de The Scaramanga Six est délicat à définir à l’écoute de ce capharnaüm d’influences outrageusement mélangées qui aboutit à quelque chose d’original et d’écœurant à la fois. Car un détail d’importance est absolument indispensable à la bonne digestion de ce Cabin Fever: le second degré et l’absence de règles.
Quand on se permet de «garder» deux faux départs d’une seule et même chanson (The Electricity Bell, rock n’ roll à souhait pour le coup!) ou de marteler des paroles aussi ignobles que "Where did you get that horrible face? / You ugly, ugly cow" avec une voix de crooner séducteur sur une chanson qu’on décide de sortir en single (Horrible Face), il faut en effet avoir une sacré dose d’humour et de dérision, et ça les Scaramanga Six l’ont bien compris!

Ainsi, à l’instar du récent disque des Do Me Bad Things, une fois accepté le coté excessif, bâtard et un rien parodique de l’ensemble, on arrive alors à prendre plus d’une fois son pied à l’écoute de brûlots théâtraux comme The Poison Pen ou We Rode The Storm.
Mais il serait également dommage de passer à coté de morceaux plus «posés» et classiques, comme l’épique A Song For You ou la magnifique ballade The Coward dans laquelle la voix de Steve Morricone (si, si !) évoque les plus belles réussites de Chris Cornell.

Au final, ce Cabin Fever est franchement un bon disque, remplit (jusqu’à ras bords!) d’idées originales, intriguantes voire passionnantes mais nécessitant un effort indéniable afin d’arriver à pénétrer ce monde burlesque dans lequel l’humour noir côtoie les arrangements classieux, le «garage» ou l’«opéra-rock» pour aboutir à ce style si particulier.
Reste à savoir maintenant si The Scaramanga Six arriveront à percer à une époque où, même si les guitares sont clairement de retour, l’originalité musicale outrancière n’est pas forcément un atout en ces temps d’uniformité «indie» et d’influences 80’s réduites…
tracklisting
    01. Soul Destroyer
  • 02. Smite My Face
  • 03. The Poison Pen
  • 04. Pincers
  • 05. We Rode The Storm
  • 06. Unclean
  • 07. A Song For You
  • 08. The Electricity Bell
  • 09. Poison Fang
  • 10. The Coward
  • 11. Horrible Face
titres conseillés
    A Song For You, The Coward, Pincers, Soul Destroyer
notes des lecteurs
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