The Scaramanga Six

Sévissant depuis sept bonnes années sur les plates-bandes bondées de la pop-rock sucrée d’Outre-Manche et fidèles au label Wrath depuis un bon lustre, The Scaramanga Six, avec un nom aussi expérimental que peut parfois l’être la musique, n’en finit plus de distiller ses mélodies mi-déjantées, mi-orchestrales. Si l’inspiration n’a pas toujours été au rendez-vous, force est de constater que Baggage, loin de certains titres plus pompeux et complexes, à la limite de l’ennui, propose des accents énergiques et bondissants, désormais plus proches des Mystery Jets que des Dexy’s Midnight Runners.

S’il subsiste quelques instruments, à notre goût, légèrement superflus, tel le saxophone, parachuté sporadiquement pas forcément à bon escient, et qui, contrairement au piano et au synthé, s’intègre mal aux harmonies et nuit quelque peu à leur fluidité, le morceau offre une grande homogénéité qui rend la musique très limpide. Il en est de même pour la face b, un titre sans prétention qui fait mouche dès la première écoute, Vesuvius, et où le chant et la section rythmique font la démonstration de leur grande complicité.

Alors que, par le passé, le groupe s’est quelquefois perdu dans une grandiloquence, sans grand éloquence, à la Queen, cette dernière production, dans la mesure où elle joue la carte de la sobriété et de l’efficacité avec succès, affiche des atouts ainsi qu’une nouvelle ambition. Si l’on n’assiste cependant pas à une éruption volcanique, le contenu de la nouvelle valise des Scaramanga Six n’en est pas moins de très bon augure.