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SOAK

If I Never Know You Like This Again

SOAK - If I Never Know You Like This Again
Chronique Album
Date de sortie : 20.05.2022
Label : Rough Trade Records
45
Rédigé par François Freundlich, le 21 mai 2022
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Les deux premiers disque de SOAK avaient laissé dans nos mémoires un impact indélébile et ce troisième opus de la.le songwriter nord-irlandais.e nourrissait une grande attente de notre part. Écrit pendant la pandémie, If I Never Know You Like This Again est composé à partir des vidéos et photographies que conserve Bridie Monds-Watson depuis son jeune âge, car iel éprouve une peur d'oublier ses émotions à un instant particulier. Cela se ressent dans la méticulosité des arrangements et la précision de ses textes.

Avant le premier morceau, SOAK prend une grande inspiration : on est prêt.e.s, on y va. Accompagné.e d'une guitare acoustique toute simple, on retrouve cette voix si particulière : douce et juvénile mais néanmoins piquante et accrocheuse. Elle a gagné en profondeur et en intensité et on a l'impression qu'une vieille âme chante avec une voix d'enfant. L'album est constellé de pop-songs comme iel sait les faire, cette qualité de mélodiste n'a rien perdu de sa superbe. Bridie écoutait obsessivement The Bends, Pavement ou Broken Social Scene durant l'enregistrement et cela se ressent dans ces guitares électriques profondes et ces solos rock qui s'excitent pour revenir vers des passages plus rêveurs. On pourrait parfois presque les chanter à tue-tête en faisant lalala. Les textes oscillent entre l'insouciance enfantine et la torpeur de l'âge adulte : « I'll be hungry forever », « I don't wanna be a souvenir », « where I have been all my life, watching myself from the sideline »...

On retrouve aussi bien des passages punk-pop à la Weezer comme sur Last July, un vraie tube rock devenant presque un hymne, que des ballades acoustiques sucrées et mélancoliques à la Belle & Sebastian comme sur Bleach. Les arrangements font échos au groupe écossais avec cette précision et cette méticulosité doublées d'une perfection dans le son et la voix. On s'accroche rapidement aux mélodies, qu'on écoute comme un mangerait une crème glacée en pleine canicule : cela fait un bien fou. Mention spéciale pour ce titre nommé Pretzel qui ne peut que plaire à un chroniqueur alsacien. +10 points Gryffondor.

La fin du disque se tourne vers une face post-rock atmosphérique avec des résonances synthétiques lointaines et une guitare brumeuse. On passe du clair à l'obscur. La voix se métamorphose sur Neptune, titre spatial de sept minutes s'inspirant de la musique instrumentale qui fait décoller le disque vers une autre dimension. On retiendra finalement la folk song Swear Jar et cette dernière minute de l'album, grandiose, avec ses inspirations gospel. On pourrait se la passer en boucle à l'infini.

Avec If I Never Know You Like This Again, SOAK fait le ménage dans notre cervelet avec des titres plein d'idées géniales, des refrains qui reviennent comme un boomerang de joie, une beauté folk, une dose de dream pop et des conclusions en rock atmosphérique. On aime.
tracklisting
    01. Purgatory
  • 02. Last July
  • 03. Bleach
  • 04. Get Well Soon
  • 05. Pretzel
  • 06. Gutz
  • 07. Baby you’re full of shit
  • 08. Red-eye
  • 09. Neptune
  • 10. Swear Jar
titres conseillés
    Get Well Soon, Purgatory, Swear Jar
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