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Bad Breeding

Human Capital

Bad Breeding - Human Capital
Chronique Album
Date de sortie : 08.07.2022
Label : One Little Independent Records
35
Rédigé par Pierre-François Long, le 4 juillet 2022
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Après Bad Breeding (2016), Divide (2017) et Exiled (2019), Bad Breeding nous reviennent avec un quatrième album, baptisé Human Capital.

Le quatuor anglais, fidèle à ses valeurs hardcore, démarre ce nouveau disque par Community, morceau au son d'emblée monstrueux, qui ferait décoller n'importe quel papier peint normalement constitué. Passé l'encaissement du premier coup de poing, on se rend compte que cette musique, sous des dehors hyper violents, est en réalité remplie de nuances. Si, si ! Ainsi, sur ce premier titre, se mêlent ruptures de rythme hyper chiadées et une outro qui n'a rien à voir avec le reste du morceau.

Et c'est cette dualité violence/orfèvrerie qui caractérise finalement ce nouveau disque. Bien sûr, il y a toujours la voix gutturale de Christopher Dodd qui hurle des horreurs, bien sûr le tempo est en général très, très enlevé, mais il y a derrière tout ça un sacré boulot de composition et d'arrangements. Sur les titres les plus courts – moins de deux minutes au compteur, voire une minute et vingt-huit secondes pour Straw Men Replacement –, Bad Breeding ne se posent pas de question et foncent allègrement dans le mur pied au plancher. Par contre, dès que les morceaux s'allongent un peu, ce n'est plus la même histoire.

Joyride a ainsi une intro durant plus d'un tiers du morceau, avec un son rappelant parfois les Who des débuts avec cette batterie et cette basse mixées très en avant. Prescription semble prise de folie, avec Ashlea Bennett martyrisant ses fûts à une vitesse diabolique, avant que la chanson, arrivée à la moitié du chemin, ne change d'orientation. Idem pour Nostalgia Trip, enchaînant les différents mouvements en à peine trois minutes. Et n'oublions pas Misdirection, avec un thème à la guitareévoquant des sonorités hispanisantes.

Et puis il y a ces deux longs formats (enfin « longs », flirtant avec ou dépasant les cinq minutes, on n'est pas chez Yes non plus) que sont Human Capital et Rebuilding, qui clôt l'album. Et on se rend compte que Bad Breeding est un groupe vraiment intéressant. Sur Human Capital, ils inventent quasiment le hardcore progressif, avec une intro rock absolument splendide et encore une fois plusieurs thèmes différents s'enchaînant parfaitement. Sur Rebuilding, le groupe propose du très haut niveau. Voilà nos anglais triturant un mid-tempo poisseux, aux relents d'Alice In Chains, se terminant par une dernière minute bruitiste que n'auraient pas renié Suicide. Vraiment un morceau très intéressant.

Au final, il est évident que ce disque n'est pas fait pour toutes les esgourdes mais pour peu qu'on s'en donne la peine, il vaut le coup d'oreille, car sous leurs dehors de durs à cuire nihilistes, Bad Breeding sont avant tout quatre excellents musiciens parvenant à mêler hardcore et mélodies. Et ça, c'est assez rare pour être souligné.
tracklisting
    01. Community
  • 02. Joyride
  • 03. Prescription
  • 04. Misdirection
  • 05. Arc Eye
  • 06. Human Capital
  • 07. Nostalgia Trip
  • 08. Red Flag Rising
  • 09. Death March
  • 10. Speculation
  • 11. Straw Men
  • 12. Rebuilding
titres conseillés
    Joyride, Human Capital, Nostalgia Trip, Rebuilding
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