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The Kooks

10 Tracks To Echo In The Dark

The Kooks - 10 Tracks To Echo In The Dark
Chronique Album
Date de sortie : 22.07.2022
Label : Lonely Cat/AWAL Recordings
4
Rédigé par Jordan Meynard, le 19 juillet 2022
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Après l'annonce de sa tournée célébrant le quinzième anniversaire de leur premier album Inside In/Inside Out sur le Vieux Continent, The Kooks sortent un nouveau disque, 10 Tracks To Echo In The Dark, ce vendredi 22 juillet. Pour se remettre dans le contexte, il est bon de rappeler que le précédent opus Let's Go Sunshine (2018) avait permis au groupe de retrouver un esprit jeune et frais en proposant ce qu'il sait faire de mieux et en quantité, mais aussi faire main basse sur un nouveau public de jeunes fans grâce au boom du streaming de ces dernières années. Un accueil incroyable et mérité survenu après le controversé Listen (2014) et son excès discutable de funk, de soul et de rythmes hachés qui n'avait pas manqué de désarçonner le public de la première heure.

10 Tracks To Echo In The Dark est la résultante de ce capital confiance retrouvé et de plusieurs années d'efforts créatifs jalonnées par le contexte sanitaire que l'on connaît, sans oublier la récente paternité de son leader Luke Pritchard. Un mélange qui a donné à leur son emblématique une nouvelle évolution teintée d'électronique sans tomber dans l'exubérance de Listen, mêlée à des bribes de l'ambiance de Junk Of The Heart. Cela est dû principalement au tempo modéré de chaque chanson qui manque de peu d'être cataloguée de balade. Les Kooks ont toujours constitué l'alternative la plus leste dans les groupes qui ont contribué à la renaissance du rock britannique au début des années 2000, publiant des morceaux inondés de soleil sans être mis au pilori. Juste du rock indépendant en sandales. Or ici, et comme le précise son titre, les compositions du groupe résonnent dans le noir élargissant par la même occasion le prisme ce qu'il nous a proposé jusque-là.

La piste introductive Connection est vraiment le parfait mélange de ce qui vient d'être dit, un petit groove funky en prime se fondant à merveille avec ces nouveaux motifs expérimentaux. Le single Cold Heart montre toutefois que l'ADN du groupe demeure intact avec son efficacité mélodique qui ne manquera pas de faire danser les foules lors de leur futur concert. Pari réussi, le trio de Brighton arrive quand même à incorporer de nouveaux sons progressifs au mix avec des paroles plus matures, à savoir celles d'atteindre le pardon et l'humour quand vous avez enfin atteint une certaine perspective. Pour ce faire, le groupe a fait participer une jeune chorale pour représenter l'enfant intérieur qui sommeille en nous. Oui, les Kooks ne laissent rien au hasard ! Dans le même sens, Beautiful Word a été écrit en plein COVID-19, le jour où Luke Pritchard a découvert que sa femme Elie – avec qui il partage le groupe DUO – était enceinte. Le chanteur y explique à son fils pourquoi notre monde est fou et incroyable à la fois. Il tend ainsi à mettre des perspectives optimistes dans cet album et voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide.

Pour en revenir aux nouvelles sonorités, Jesse James, à l'instar de deux autres pistes de fin d'album, 25 et Oasis, s'aventure dans des domaines aussi remarquables qu'inattendus, en flirtant notamment avec le style disco, avec un dosage parfait. Un tour de force à saluer tant le concept du disque et ce genre de musique semblent opposés. Les Kooks savent ce qu'ils font et nous le montrent. En revanche, toutes les explorations musicales ne donnent pas de résultat si satisfaisant. La production conjointe de Beautiful World avec le groupe Milky Chance offre un peu de variété, mais votre serviteur n'est pas très fan des featurings en général et n'y voit pas vraiment de bienfaits pour un groupe aussi talentueux que les Kooks. Sans être particulièrement mémorables, Closer et Modern Days méritent tout autant notre attention, au même titre que Sailing On A Dream, première chanson d'un album des Kooks à être écrite par le groupe au complet, à savoir Luke Pritchard, le guitariste Hugh Harris et le batteur Alexis Nunez - le trio constituant le line-up actuel après les nombreux mouvements de ces dernières années. L'album se termine sur la ballade Without A Doubt qui ne manquera pas de nous ramener en 2006...

Ce nouvel album est une bouffée d'air frais. Le groupe a adopté une nouvelle approche pour sortir ce disque scindé en trois parties, les deux premières ayant été présentées sous la forme d'EPs de trois pistes et la dernière ajoutant quatre autres titres à la version finale de l'objet. Une sorte d'entre d'eux dans les habitudes de consommation musicale actuelles qui consistent plutôt à balancer plusieurs singles ou des albums dans leur intégralité sans crier gare.
Armé également d'un nouveau mantra - ne pas trop réfléchir et faire juste un disque qu'il voudrait écouter à la maison – le groupe réussit mine de rien à gravir une étape importante dans sa carrière : garder les ingrédients qui ont contribué à son succès tout en s'émancipant de l'étiquette de « groupe pour adolescents ». Avec un virage plus contrôlé que Listen dans son évolution musicale, un concept fort amené par les pérégrinations de son auteur dans la science-fiction, Luke Pritchard et sa bande nous rappellent, si cela était encore nécessaire, pourquoi ils sont encore là aujourd'hui.

Il y a fort à parier que le groupe continue de nous étonner dans les années à venir, son talent n'étant plus à démontrer.
tracklisting
    01. Connection
  • 02. Cold Heart
  • 03. Jesse James
  • 04. Closer
  • 05. Sailing On A Dream
  • 06. Beautiful World
  • 07. Modern Days
  • 08. Oasis
  • 09. 25
  • 10. Without A Doubt
titres conseillés
    Connection, Cold Heart, 25
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