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The Kooks

Lyon, Ninkasi - 14 décembre 2005

Live-report par David

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Pour une toute première date provinciale dans la région des désormais régulières soirées « Inrocks Indie Club » de la Maroquinerie parisienne, on ne peut pas vraiment dire que la curiosité musicale et la soif de découverte ont bousculé les fâcheuses habitudes lyonnaises. Comme d'habitude donc quand les groupes à l'affiche ne sont pas vraiment connus du grand public (les talentueux écossais de Biffy Clyro doivent s’en souvenir également!), c'est devant un public bien clairsemé (une grosse cinquantaine de personnes seulement !) que les deux groupes anglais de la soirée ont fait honneur à leur statut de talents à suivre.

Sans qu'aucune information ne nous soit donnée quand à l'absence étonnante des parisiens de Stuck In The Sound prévus également à l'affiche, les quatre d'Apartment prennent les premiers d'assaut la scène du Ninkasi.
Avec une assurance surprenante et un son puissant mais précis, les quatre londoniens vont délivrer un set court (7 chansons) mais très carré dans lequel chaque musicien apparaîtra à tour de rôle à son avantage : dans un style pas très éloigné de celui d'Editors avec l'énergie en plus, Apartment auront clairement réussi leur prestation avec notamment leurs deux singles Patience Is Proving et la calme Everyone Says I'm Paranoïd mais également People, Beyond My Control et surtout la tonitruante face-B June July.
Terminant sur une chanson à rallonge parfaitement maîtrisée, ces londoniens auront réussi leur examen de passage même si on peut trouver leur style, descendant directement de Bloc Party et surtout d'Interpol, comme un peu formaté et peu ouvert à l'imprévu.

Comme pour rebondir justement sur ce petit manque et compléter parfaitement l’affiche de cette soirée, par la suite, de l'imprévu, il y en aura !

Prenant le risque de démarrer à trois (sans leur bassiste) sur quatre morceaux acoustiques (dont Sofa Song et l'inexplicable Jacky Big Tits !), il suffira d'entendre l'implication vocale de leur très jeune chanteur (19 ans) pour comprendre qu'avec ce groupe de Brighton, le talent est bel et bien au rendez-vous.
Mélangeant allègrement pas mal de styles différents (haute influence Coral & Supergrass ?), The Kooks réussissent l'exploit d'allier une désinvolture déconcertante avec une énergie rock n'roll très primitive : ainsi, leurs chansons bien troussées, transcendées par le charisme effarant de leur leader, trouvent le plus souvent un écho immédiat quelque part entre les mélodies des Strokes et l'urgence des Kings Of Leon.
Rappelant par moment les meilleurs morceaux de Razorlight, leur set électrique les verra balancer en vrac de véritables petites perles comme Do You Want, Matchbox, Ooh La ou encore You Don't Love Me même s'ils prennent un malin plaisir désinvolte à bâcler les fins de morceaux...
Au vue du nombre d'intéressés achetant leur single Slave To The Game à la fin du show, on peut sans aucun doute affirmer que le peu de personnes présentes auront vraiment apprécié l'énergie juvénile et euphorisante de The Kooks... et puis de si jeunes gens nommant ainsi leur groupe en hommage à une chanson de l'un des meilleurs albums de l'histoire (Hunky Dory de maître Bowie) ne peuvent décidément qu'être à surveiller...
On suivra donc avec attention la sortie début 2006 de leur tout premier véritable album.

Malgré l'absence regrettable d'un des trois groupes prévus, la soirée aura donc été plus qu'enthousiasmante avec la découverte de deux groupes talentueux: Apartment bien en place mais manquant d'un zeste d'originalité mais surout The Kooks affichant un potentiel tout simplement énorme malgré le léger manque de liant de leur set...
Espérons seulement que la très faible affluence ne remette pas en cause les futures éditions prévues (une par trimestre en province) car ce genre de soirées intimistes, axées sur des groupes non connus mais en devenir, fait cruellement défaut aux villes de province en général...