Lauran Hibberd

Slaque : Terme québécois signifiant selon le wiktionnaire « mou, qui n'est pas raide », mais aussi « qui a peu de vigueur », comme illustré par la phrase suivante : mes élèves d'éducation physique sont particulièrement slaques aujourd'hui. En français châtié, on appellerait ces jeunes gens de gros branleurs. Chance pour eux, ces jeunes gens particulièrement slaques ont grandi, se sont dit que la musique c‘était cool, que ça ne demandait pas trop d'efforts, et ont créé par la même occasion un genre musical qui leur va si bien : le slacker. Ajoutez pop, rock ou punk, à l'adjectif susmentionné, et vous obtenez un style musical dont la seule spécificité est de demander le minimum d'efforts à composer, jouer, et bien sûr écouter.

Traduction, on fait de la musique comme beaucoup d'autres, mais en en ayant rien à cirer, et surtout, en le montrant le plus ostensiblement possible. Un peu comme ce type qui discutait au fond de la classe au lycée, avec comme principe de ne jamais travailler ni écouter, mais qui répondait quand même bon à toutes les questions du prof, sans oublier, of course, de mâchonner son chewing-gum bien fort en ouvrant la bouche. La devise du slacker ? « J'y vais au talent, tkt ». Alors forcément, des fois ça casse, mais quand ça passe, c'est le pied, la méga classe. Autant dire que chez Lauran Hibberd, ça passe large, et la qualité est au niveau de l'attitude d'éternelle glandeuse remplie de coolitude et de je m'en foutisme qu'elle dégage.

Par flemme, on décrira sa musique par un mélange de Weezer et de Sum41, biberonné à la diva bitchy de type Britney x Miley Cyrus. Info gratuite, Lauran Hibberd est née sur l'Ile de Wight, mais sa musique sent plutôt bon la Californie, la weed, les répétions crados dans le garage des parents, et les couloirs de high school américaine remplie de casiers en ferraille, de bullys, d'intellos et de cheerleaders. Concernant les guitares, il y a bien des guitares... même qu'elles sont utilisées dans les chansons. Il y a aussi une batterie. Et une basse. C'est un peu saturé, mais pas trop. Enfin, des fois, mais pas tout le temps. Et puis de temps en temps beaucoup, mais parfois moins. En général, ça chante par-dessus un seul instrument dans le couplet, moins de composition à faire, c'est pratique, et le refrain envoie tous les instruments en même temps pour faire croire à une hausse de budget. Les paroles y a beaucoup de « ah ah », de « ouh ouh » et de « yeah yeah », pour le reste je vous laisse consulter AZlyrics, j'ai séché les cours d'anglais.

Si vous voulez une idée générale des thèmes, je vous dresse une liste, c'est moins de transitions littéraires à faire :
- Je suis mal dans ma peau
- J'ai 25 ans je vis toujours chez mes parents
- D'ailleurs ma belle-mère est vraiment une pouffe superficielle
- Les gens sont ultra inintéressants et ennuyeux, surtout ceux qui s'appellent Joe
- Par contre y a vraiment des mecs canons partout en Californie (plus qu'à Manchester, en tout cas)
- Maman, maman, je passe sur MTV ! Ah, en fait non...
- Du coup je suis toujours mal dans ma peau

En général, à ce moment de la chronique, je décris un peu les chansons, mais rien de mieux qu'écouter directement, non ? D'ailleurs il un peu plus haut une liste de titres conseillés. Have fun. Ah oui, je me dois quand même de vous dire que ça s'appelle Garageband Superstar, de Lauran Hibberd. Et en plus, c'est vachement bien. Sur ce, à plus tard, j'ai babyfoot à la cafet' à 15h ! Tchuss !