Chronique Album
Date de sortie : 09.06.2023
Label : Virgin Music Label & Artist Services
Rédigé par
Emmanuel Stranadica, le 15 juin 2023
Pour leurs quarante ans de carrière, James ont souhaité enregistrer avec un orchestre et une chorale une collection de chansons extraites de leur discographie. L'exercice peut certes s'avérer séduisant, mais on reste prudent à cette décision. Tout d'abord parce que les derniers albums du groupe ne nous ont pas vraiment emballé, mais aussi et cela dans une moindre mesure, en raison de la réinterprétation de morceaux du back catalogue de U2 dans Songs Of Surrender qui n'a pas vraiment eu l'effet escompté. Bien entendu, ce n'est pas le même modèle qu'ont suivi les Mancuniens pour ce disque et ce ne sont pas non plus quarante chansons qui figurent sur Be Opened By The Wonderful.
Ce sont ici au total dix-neuf compositions piochées dans la discographie du groupe, ainsi qu'un inédit spécialement enregistré pour l'occasionn qui figurent sur ce double CD, l'édition double vinyle n'incluant pas Hymn From A Village. Si la nouvelle chanson, Love Make A Fool, dévoilée en amont de la sortie du disque ne nous a pas laissé un souvenir impérissable, la version de Sometimes, qui ouvre le disque, est en revanche de toute beauté. Plus longue que l'originale, elle s'avère magique et touche même par moment la grâce. Il faut dire qu'elle est extraite de Laid, le chef d'œuvre du groupe à ce jour. On se doutait bien qu'une version orchestrée des morceaux de ce disque ne pourrait que nous plaire.
Malheureusement, Laid ne sera à l'honneur que trois fois (trois fois et demi en réalité) dans Be Opened By The Wonderful. On aurait vraiment préféré une nouvelle version de Five O ou de One Of The Three plutôt que de We're Gonna Miss You. Cependant, certaines réorchestrations s'avèrent vraiment réussies, bien qu'elles soient issues d'autres albums. C'est le cas de Tomorrow et de She's A Star toutes les deux présentes initialement sur Whiplash. Elles se prêtent toutes les deux magnifiquement à l'exercice et à l'harmonie musicale produite par l'orchestre.
Et ce n'est pas tout ! The lake (ndlr : b-side du single Laid) trouve également une place de choix dans le premier disque. Tout comme le poignant Alaskan Pipeline, ultime morceau de Pleased To Meet You, le dernier album avant la séparation du groupe. A contrario, Sit Down, hymne James-ien en live, ne convainc qu'à moitié. Un peu fade, sans surprise, on s'attendait à mieux. On peut toutefois parler de très bonne première partie et l'envie de continuer sur cette lancée est présente. Malheureusement, la suite ne sera pas du même calibre. Si Someone's Got It In For Me fait le job, elle manque toutefois un peu d'éclat pour nous convaincre complétement et tout va surtout se compliquer ensuite. Si la mélancolique Hello n'est pas parfaite, il faut tout de même attendre la seconde moitié de ce second disque pour enfin retrouver un peu de vrai plaisir. Hymn From A Village, seul morceau des débuts du groupe album, démontre combien la chanson est toujours aussi vibrante pas loin de quarante ans plus tard. Say something peine un peu à prendre son élan, mais retrouve en seconde partie l'intensité d'antan. Laid quant à elle, avec ses cordes, conclut le disque harmonieusement.
Après un démarrage réussi, Be Opened By The Wonderful se prend un peu les pieds dans le tapis. La faute au choix des morceaux plus qu'à la réinterprétation ? Peut-être bien. On s'étonne de l'absence de titres de Gold Mother, à l'exception d'un Top Of The World mitigé, et surtout de Seven. Bilan donc en demi-teinte pour les Mancuniens qui nous prouvent tout de même une fois de plus avec ce disque que Laid reste (et probablement restera) l'immense moment de leur carrière.