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James

Paris, Trabendo - 17 juin 2016

Live-report par Emmanuel Stranadica

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Ce concert relève du miracle. Oui, je dis bien du miracle. Novembre 1993, en pleine période Laid, James donnent au Casino de Paris leur dernier concert en France avant de très nombreuses années. Il faudra attendre près de vingt-trois ans pour que le groupe revienne enfin jouer dans la capitale. C'est dire si on n'y croyait plus. D'autant que depuis la reformation du groupe en 2007, les Mancuniens n'ont cessé de donner des concerts en Angleterre, dans des salles immenses, de surcroît.

Aussi, ce vendredi 17 juin 2016 restera comme une date historique pour les fans du groupe. C'est au Trabendo que les huit britanniques sont venus célébrer leur come-back français (ce concert ayant été précédé d'un show privé la veille pour FIP à la Maison de la Radio). Le public de quarantenaires s'est pressé en masse dans la salle, même si celle-ci n'affiche malgré tout pas complet. Ce qui en soit n'est pas bien grave car on sait pertinemment que l'on va assister à une très belle performance. Après un DJ set pour chauffer la salle, c'est au son des Inspiral Carpets que l'audience patiente jusqu'à l'entrée de Tim Booth et de ses sept comparses sur scène vers 21h10. Le chanteur adresse le sourire aux lèvres un "Bonjour les amis, ça va?" à son public avant d'entamer un magnifique Dream Thrum en guise de démarrage. On a l'impression de retourner vingt-trois en arrière et que leur absence sur scène n'était en fait qu'un mauvais rêve. Et pourtant...

Le son est de bonne qualité et au vu de la performance de la chanson, on s'attend à un formidable concert. On en oublie presque que James ont sorti il y a trois mois de cela un nouvel album, Girl At The End Of The World, leur quatorzième, et malgré ces nombreuses années d'absence sur notre territoire, les mancuniens sont sur scène pour assurer la promotion de leur disque. C'est donc un peu brutalement que le groupe enchaine Catapult au titre d'ouverture. Le morceau est beaucoup plus électronique, comme bon nombre de chansons de l'album. Tim Booth est déjà déchaîné et monte sur la rambarde, tenant la main de ses fans sur une large partie de la chanson. C'est un véritable défilé de nouvelles chansons que va nous interpréter le groupe. Celui-ci incluant la plage d'ouverture de leur nouveau disque, Bitch, au rythme électro particulièrement efficace. Celui-ci sera suivi de Moving On, issu de La Petite Mort, leur précédent opus, et écrit en mémoire de la disparation de la mère de Tim. Le concert est de bonne facture mais on sent que le public est venu pour entendre les vieux classiques. Le groupe va d'ailleurs finalement leur donner ce qu'il attend avec des versions électro acoustiques de She's A Star (magnifié par un violoncelle) et de Just like Fred Astaire. A cela viendra s'ajouter l'impérial Out To Get You. Le public est aux anges.

Une nouvelle petite plongée dans le répertoire récent, puis James se lancent dans une version endiablée de Sound. La danse de Tim Booth fait d'ailleurs des émules dans la salle. Mais ce n'est rien face à l'hymne Sometimes. Malgré un premier démarrage manqué, les Mancuniens exécuteront une version de grande classe d'un de leurs plus grands classiques. Une fois la chanson terminée, le public reprend à l'unisson la chanson, le groupe redémarrant celle-ci pour un final collégial de toute beauté. Un autre tube, Getting Away With It (All Messed Up) viendra se glisser juste avant Attention, dernier morceau interprété dans le set principal. Le groupe quittera la scène pour quelques minutes. Son retour sera marqué par la performance de P.S., autre classique de Laid, suivi de Come Home, dans une version un tant soit peu revisitée. C'est d'ailleurs la chanson la plus ancienne du concert ce soir. Extraite de Gold Mother, elle avait littéralement lancé le groupe à l'époque. On regrettera d'ailleurs qu'ils aient préféré Nothing But Love, nouvelle composition, à Come Home pour conclure leur prestation.

Souvent intense, jamais ennuyeuse, la performance de James aura duré un peu moins de deux heures. On regrettera forcément l'absence de Sit Down de la setlist, citée d'ailleurs par Tim car la première fois que le public s'est assis pendant l'interprétation de cette chanson, ce fut à Paris. On trouvera probablement aussi que le nouvel album, quasi joué dans son intégralité, fut un peu surreprésenté. Mais on ne peut pas bouder notre plaisir après toutes ces années d'attente, et le bonheur d'avoir retrouvé un groupe toujours aussi formidable sur scène. On gardera assurément pour longtemps le souvenir de cette soirée du 17 juin 2016.
setlist
    Dream Thrum
    Catapult
    To My Surprise
    Bitch
    Moving On
    Alvin
    Waking
    Surfer's Song
    She's A Star (acoustic)
    Just Like Fred Astaire (acoustic)
    Out To Get You
    Interrogation
    Dear John
    Sound
    Sometimes
    Getting Away With It (All Messed Up)
    Attention
    ---
    P.S.
    Come Home
    Nothing But Love
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