Girl Ray

Le trio féminin Girl Ray sort son troisième disque ensoleillé et taillé pour les road trips de l'été. Les londoniennes collaborent cette fois avec Ben H. Allen (M.I.A, Christina Aguilera, Deerhunter) pour une production léchée et très présente sur le disque. Entre indie pop, disco et funk chaloupé, Prestige est un disque qui met de la magie sur le dancefloor.

On se prend tout d'abord d'affection pour la voix grave de Poppy Hankin, se déployant comme dans un souffle constant, lorgnant vers l'indie pop mélancolique. Elle tranche avec les mélodies catchy, voire poppy si on était taquin, alliant un son vintage de disco, des synthés electronica et une basse funky. On pense parfois à Phoenix dans cette rythmique mid-tempo efficace et cadencée. La production prend souvent le dessus sur la composition et la voix est parfois mise en retrait ; elle est pourtant la pierre angulaire de ce disque. Néanmoins, une énergie folle en ressort pour des titres qui appellent pour la plupart à la danse du bassin. Le single ensoleillé du disque est Hold Tight, petit bijou pop laissant les fioritures de production de côté pour aller directement à l'essentiel : la mélodie.

Prestige est un disque simple et divertissant, parfois trop, car on aurait parfois besoin de plus de profondeur dans les morceaux. La deuxième partie du disque contient toutefois des passages intéressant comme des hommages au twee-pop sur Easy, aux nappes synthétiques sur Space Song ou à l'electronica sur Begging You Now. L'originalité vient parfois à manquer, l'impression de tourner en rond sur des boucles funk peut parfois faire naître l'ennui, comme une sorte de ventre mou cérébral. Le tout est un peu trop carré et plus de divagations et de variété auraient été les bienvenues.

On retiendra les titres les plus attachants de ce disque de Girl Ray, ceux gorgés de soleil, qui trouveront idéalement leur place dans les playlists sunshine de nos prochains road trips.