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Girl Ray

Earl Grey

Girl Ray - Earl Grey
Chronique Album
Date de sortie : 04.08.2017
Label : Moshi Moshi
4
Rédigé par Johan, le 3 août 2017
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Quiconque suit Girl Ray depuis leur premier single Trouble connaît déjà une bonne moitié de leur debut album. Earl Grey est ainsi gorgé de pépites pop sucrées salées, idéal en ce milieu d'été ombragé, tout en réussissant à surprendre même leurs tout premiers fans.

Nommée après l'artiste Man Ray, la formation londonienne est composée de Poppy Hankin (chant, guitare), Sophie Moss (basse) et Iris McConnell (batterie). Toutes trois sont parties enregistrer Earl Grey au Kent pendant deux semaines, accompagnées de leur ami et musicien Mike O'Malley. Paru sur Moshi Moshi, le disque comprend leurs cinq singles sortis ces derniers mois – si l'on prend en compte le fameux Trouble et son entraînante ligne de basse inclus en bonus track.
Loin de se contenter de la structure pop rock classique, les trois musiciennes viennent agrémenter certaines de leurs compositions de divers instruments, à l'instar de cuivres (Monday Tuesday et son fascinant final Sufjan-esque) et de violons (le tendre Preacher), auxquels viennent s'ajouter tout au long de l'album du piano et des synthés (Cutting Shapes et Where Am I Now? aux accents psych rock irrésistibles, la poppy Just Like That), conférant à l'ensemble un son plus varié et personnel que ce à quoi l'on aurait pu s'attendre.


Alors que la première moitié de Earl Grey enchaîne les morceaux relativement classiques dans leur approche, la seconde prend, elle, une direction quelque peu différente, amorcée par un Preacher dépouillé de tout artifice avant de poursuivre sur A Few Months qui, à travers ses mélodies changeantes venant draguer différents genres, se trouve être à mille lieues de la chanson pop ordinaire.
Ce désir de renouvellement constant se ressent ensuite à travers Earl Grey (Stuck In A Groove) qui, à l'inverse de son prédécesseur, déploie sur ses treize minutes des arrangements qui se démultiplient au fur et à mesure que l'on avance dans le titre. D'abord lent, puis montant crescendo, il s'aventure sur sa seconde partie dans une instrumentation envoûtante où cuivres et chœurs lancinants se rencontrent, avant de se terminer dans un délicieux capharnaüm que l'on espère retrouver en octobre prochain lors de leur passage au Pop-Up du Label à Paris.


Comme pour Earl Grey (Stuck In A Groove), Stupid Things (reprise) est à son tour une entreprise osée, surtout pour un premier album. Alors que l'on aurait pu se retrouver avec une douzaine de copies de singles comme Don't Go Back At Ten, le groupe en a décidé autrement en misant cette fois sur une variation lo-fi et expérimentale de Stupid Things, chose que l'on ne voit plus que trop rarement de nos jours.
Le disque se conclut sur deux de leurs premières compositions, dont une réinterprétation décomplexée de Ghosty, puis sur Waiting Ages et sa pop acoustique, définissant alors l'identité Girl Ray : éparse mais fortement reconnaissable, notamment grâce à la voix majestueuse de Poppy Hankin, et surtout, contrairement à bon nombre de groupes sur leur premier album, qui n'hésite clairement pas à prendre des risques.
tracklisting
    01. Just Like That
  • 02. Monday Tuesday
  • 03. Stupid Things
  • 04. Don't Go Back At Ten
  • 05. Cutting Shapes
  • 06. Preacher
  • 07. A Few Months
  • 08. Earl Grey (Stuck In A Groove)
  • 09. Stupid Things (reprise)
  • 10. Where Am I Now
  • 11. Ghosty
  • 12. Waiting Ages
  • 13. Trouble [bonus track]
titres conseillés
    Earl Grey (Stuck In A Groove), A Few Months, Stupid Things
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