Another Sky

Voici donc le deuxième véritable album de Another Sky, quatre ans après la parution de I Slept On The Floor. Et comme son prédécesseur, Beach Day se révèle extrêmement agréable à écouter sans être toutefois totalement renversant.

Deux éléments doivent être notés avant d'entamer l'écoute de cet album. D'abord, il ne faut pas être allergique à la musique des années 90, car Another Sky semblent ne pas avoir écouté de disques post-2000 et sonnent sur les morceaux rapides surtout comme certains de leurs glorieux aînés. Ensuite, il ne faut pas non plus craindre les timbres de voix atypiques, tant celui de Catrin Vincent est totalement hors du commun. On ne sait si c'est un homme ou une femme qui chante, voire si c'est bien la même personne d'une phrase sur l'autre, c'est totalement bluffant.
L'album démarre donc par Beach Day et The Pain Makes Me Feel. Très bonne entrée en matière avec deux morceaux qui donnent vraiment le ton de l'album et instaurent tout de suite le climat propre au groupe. A noter sur le deuxième morceau une basse trampoline qui, couplée avec la batterie, donne un groove assez irrésistible. Si l'ensemble n'est pas très original, il s'avère redoutablement efficace, surtout avec Catrin Vincent et son chant, qui donne tout de suite une autre dimension aux chansons qu'elle interprète. Le final sonne presque comme du U2 avec un son de guitare métallique bardé d'écho. A Feeling et Uh Oh accélèrent très nettement le rythme. Grosses guitares saturées sur le refrain, gros riff qui tâche, ce n'est pas très fin mais c'est suffisamment bien tourné pour qu'on s'y laisse prendre.

C'est alors que sans crier gare débarquent les trois minutes de I Never Had Control. Et alors là on se demande : y'a-t-il un médecin dans la salle ? Ce mid tempo est absolument sublime. On pense à du London Grammar qui auraient repris du poil de la bête, mais au bout d'un moment on ne pense plus à rien tellement cette chanson est absolument parfaite, notamment dans sa production (ces cordes, bon sang...). Vraiment un très grand titre.
Sur Death Of The Author, encore un mid tempo mais cette fois plus rugueux, Catrin Vincent s'interroge : « how many times can I fuck up my life ? ». Les grosses guitares sur le final sont convaincantes, on prend. Burn The Way est basé sur un riff totalement estampillé années 90, tendance Pearl Jam, et contient une superbe partie de batterie sur le refrain. Psychopath est elle aussi articulée autour d'un bon gros riff assez efficace mais manque d'une vraie mélodie, malgré les nouvelles prouesses vocales de Catrin Vincent. Playground est la deuxième tuerie du disque, et confirme que c'est sur les ballades que Another Sky donnent vraiment la pleine mesure de leur talent. De nombreuses variations, une superbe deuxième voix sur le refrain, de très belles mélodies : une vraie réussite.
City Drones renvoie aux Smashing Pumpkins et leur 1979 sur l'intro mais reste un morceau très agréable, tout comme Caught On Fire, encore un mid tempo très réussi. Malheureusement, les deux derniers titres de l'album font un peu baisser le niveau de ce dernier. Ainsi, Star Roaming sonne un peu passe-partout, malgré une prestation vocale extraordinaire, et Swirling Smoke tourne à vide, ce qui est dommage pour un morceau de clôture (et qui plus est, le plus long de l'album).

Bilan des courses : Beach Day confirme toutes les qualités entrevues depuis plusieurs années chez Another Sky, lesquels proposent une nouvelle fois un album solide et une chanson qui sort vraiment du lot à écouter de toute urgence.