Los Campesinos!

Qui aurait pu croire, lors de leur formation en 2006, que Los Campesinos! seraient toujours encore présents sur le circuit près de deux décennies plus tard ? Si le line-up du septet a irrémédiablement évolué au fil du temps, bien qu'il demeure désormais inchangé depuis plus de dix ans, la fougue et l'énergie émanant de la formation de Cardiff semblent encore aujourd'hui aussi intenses qu'au premier jour. Revigorés par les sept années s'étant écoulées depuis la parution de leur précédent disque, Sick Scenes, c'est avec un All Hell réunissant pas moins de quinze nouveaux titres, dont trois interludes, qu'ils s'apprêtent à donner un coup de fouet à notre été.

Plus ou moins inspirée au fil des sorties, mais toujours immédiatement reconnaissable, la musique de Los Campesinos! semble être, à l'image des membres du groupe, figée dans le temps. Tout aussi indéniablement inspirés par la pop anglaise que par la scène émo américaine, en témoigne le succès certain rencontré depuis toujours outre-Atlantique, les sept musiciens nous livrent ici un disque typique d'une discographie dont le maître-mot reste la continuité. Laissant parler tantôt leurs émotions et tantôt un dynamisme un rien foutraque, le groupe explore au sein des cinquante minutes que dure le disque toutes la palette artistique que l'abondance de son line-up lui offre. Certains y verront un gage de variété et de diversité, d'autre une ambition peut-être excessive, mais toujours est-il que ce All Hell tient assurément la route du début à la fin en dépit de quelques titres plus dispensables.

Dans le prolongement de ses prédécesseurs, All Hell fait la part-belle à la voix reconnaissable entre mille de Gareth David, toujours accompagnée par des chœurs fournis, voire supplantée ponctuellement par celle de Kim Paisey. Parmi les compositions les plus réussies du disque, les singles égrainés au cours des dernières semaines sont au final les meilleurs émissaires du disque. On pense notamment à l'étiré Feast Of Tongues basé sur une montée de tension progressive, au très américain A Psychic Wound et son déluge de guitares, ou encore au mid tempo kms voyant Kim Paisey prendre le lead vocal. A leurs côtés, on relèvera également The Coin-Op Guillotine qui, après une entame toute en douceur, voit la formation hausser le ton alors que les voix se mêlent pour un résultat du plus bel effet.

Véritable synthèse de l'univers de Los Campesinos!, All Hell, dans le prolongement direct de ses prédécesseurs et sans vraiment surprendre, trouvera autant son public auprès des afficionados des gallois que des novices les découvrant sur le tard.