Keane

Le piano-rock de Keane revient adoucir les mœurs et nous plonger dans une douce mélancolie. Leur nouvel album, Under the Iron Sea, reste dans la lignée du premier, avec une pointe de désillusion, une touche de tristesse en plus.

Paru en 2004 et vendu à quelques cinq millions d'exemplaires, Hopes and Fears, le premier album du trio anglais, avait enthousiasmé les foules en se démarquant des autres groupes pop-rock du moment par un son plus intimiste et la voix envoûtante de son chanteur Tom Chaplin. Le groupe s'était retrouvé en première partie du « Vertigo Tour » de U2 – auxquels on les compare de plus en plus souvent - et avait parcouru le monde grâce à des singles comme Somewhere Only We Know ou Everybody's Changing. Entre Coldplay et Rufus Wainwright, Keane avait assez vite réussi à trouver sa place dans le répertoire des mélodies douces-amères.

Avec Under the Iron Sea, la voix cristalline du chanteur-chérubin Tom Chaplin plonge à nouveau dans les profondeurs abyssales d'un océan de tristesse, à travers des morceaux comme Atlantic ou Bad Dream mêlant solitude et intimité. D'autres (Is It Any Wonder ?, Crystal Ball), plus enjoués, rappellent les tubes du premier album par la mélodie et la simplicité des mots. Car les morceaux ne se démarquent pas par des paroles très recherchées et une envie d'en mettre plein la vue aux Rimbaud contemporains. 'I don't wanna be adored’, peut-on ainsi entendre au début de Hamburg Song. Le compositeur Tim Rice-Oxley évoque, comme beaucoup avant lui, les épreuves qu'ont traversées les membres du groupe face à cette nouvelle célébrité, leurs doutes, leur envie de tout laisser tomber... Mais aussi l'amour, l'absence, qui suis-je où vais-je et pourquoi tant de haine, tout cela avec une simplicité néanmoins touchante.

Un album sans trop de surprise donc, mais qui s'écoute avec plaisir les soirs d'été entre amis ou durant les coups de blues solitaires.