Seachange

Après avoir sorti deux singles puis un EP en fin d’année dernière, signant au passage sur le label Matador Records, le temps est maintenant venu pour Seachange de confirmer avec ce premier album, Lay Of The Land.

D’une durée d’environ 51 minutes, la première chose marquante est la présence du violon sur chacun des titres de l’album. S’ouvrant de la même façon que l’album éponyme de Supergrass avec le titre Moving, Anglokana est une chanson qui aurait probablement pu en être deux bien distinctes. Après un début assez calme et mystérieux, principalement grâce au son de la basse et aux violons cachés en fond, le morceau change radicalement de style dans une explosion de décibels. Surprenant au départ, le morceau se révèle vite un des plus réussis. Ceux qui suivent le groupe depuis leurs débuts seront également ravis de retrouver AVSCO10 et Glitterball, les deux derniers singles du groupe, dans une version toutefois remaniée pour le premier cité. Déjà un des meilleurs singles de l’an dernier, ce titre rappellera sans aucun doute les meilleurs cotés des texans de …Trail Of Dead : un chant débordant d’énergie, une mélodie de guitare parfaite ainsi qu’une puissance parfaitement maîtrisée. Du grand art.

Tranchant avec le titre précédent, The Nightwatch se distingue par sa longue et langoureuse intro au violon, avant que celui-ci se fasse plus discret et laisse place au chant et aux riffs de guitare, le refrain, répété inlassablement par Dan Eastop ("Hey that’s funny, look at me, i’m laughing"), se voulant également entêtant.

Vient ensuite SF, morceau où les guitares se veulent acérées et saturées, accompagnant à merveille une voix déchaînée pendant un peu plus de trois minutes. Chose étrange, alors qu’on aurait facilement imaginé Anglokana coupée en deux, on se demande ici pourquoi Forty Nights a été séparée du titre précédemment cité tant on a l’impression d’en entendre le prolongement naturel.

Avec Do It All Again, titre dépassant les 6 minutes, le groupe montre qu’il est également capable de quelques expérimentations en ajoutant des effets de reverb à la voix et de nombreux effets de guitare. Réellement jouissif.

L’album se termine ainsi par le très calme Fog, que l’on pourrait presque qualifier de ballade acoustique en comparaison avec le reste du disque. Loin d’être ennuyant, ce titre montre, s’il était encore nécessaire de le prouver, que Seachange possède bien plus d’une corde à son arc.

Lay Of The Land est réellement la première bonne surprise de cette année 2004. Les réfractaires au violon seront sans doute vite lassés mais les autres personnes devraient largement y trouver leur compte. Un disque qui se découvre, s’écoute et se savoure.