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Seachange

Interview publiée par Alice le 31 mars 2004

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Un excellent premier album sorti au début du mois et un premier concert donné le soir même à la Boule Noire à l'occasion du festival Beggars Banquet. Voilà le cadre dans lequel se déroulait cette première rencontre avec une moitié de Seachange, représentée par Adam, Dan et Johanna, respectivement guitariste, chanteur et violoniste du groupe.

Comme vous n'êtes pas encore très connus en France, pourriez vous nous parler un petit peu plus du groupe ? Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Adam : Nous sommes le groupe Seachange et nous venons de Nottingham. Il y a 2 guitaristes dans le groupe, un bassiste, une violoniste, un batteur et un chanteur. Nous avons formé le groupe il y a 4-5 ans et notre album Lay of The Land vient de sortir.
Dan : Nous nous sommes connus à la fac et nous étions amis avant de former le groupe. On jouait à droite à gauche et c’était assez chaotique à l’époque !
Adam : Mais rapidement après avoir terminé nos études, nous avons emménagé ensemble. C’est devenu beaucoup plus organisé, on a commencer à écrire nos propres chansons et c’est à partir de là que tout a vraiment démarré.

C'est votre premier concert en France ce soir, vous êtes excités ?

en choeur : Ouiiii !

Il y a six membres dans le groupe, ce qui est assez inhabituel. Comment travaillez-vous ensemble pour écrire vos chansons ?

Adam : Nous écrivons toujours les chansons ensemble.
Dan : On n'a pas vraiment de méthode pour écrire nos chansons, quelqu’un a une idée de texte ou un bon riff... on répète aussi très souvent et beaucoup de nos chansons viennent de là.
Adam : Chacun écrit des chansons, personne ne domine dans l'écriture des textes.
Johanna : Je ne dirais pas que nous avons une méthode mais on commence avec pleins d'idées et puis on les épure petit à petit.

D'où est venue l’idée d'avoir une violoniste dans le groupe ?

Johanna : On ne s'est jamais tous assis autour d’une table pour se demander si c’était une bonne idée d’avoir une violoniste dans le groupe ! En fait, on a commencé à faire de la musique ensemble avec les instruments que nous avions sous la main. L’évolution s’est faite toute seule.
Adam : Au début, nous utilisions beaucoup les claviers et petit à petit on a arrêté de s'en servir, on a utilisé un violon à la place et c’est devenu essentiel. Lorsqu’on écrit une chanson, on se demande toujours comment ça va sonner au violon.
Dan : Beaucoup des albums que j'écoute utilisent des instruments à cordes pour mettre plus d'émotion dans leur musique mais vraiment je préfère le son d'un seul violon à tout un orchestre.

Vous avez déjà tourné avec de grands groupes (Guided by Voices, ...Trail Of Dead, Interpol, Idlewild, 80s Matchbox B-Line Disaster...), est-ce que certains d’entre eux ont influencé votre musique ?

Adam : Je crois que lorsque tu pars en tournée avec d'autres groupes, que tu les écoutes, que tu parles de musique avec eux, ça joue indirectement. Mais je ne dirais pas que ces groupes nous ont véritablement influencé.
Dan : Le groupe Pretty Girls Make Graves avec qui nous avons pas mal joué ces derniers temps nous a par contre donné beaucoup d’idées. La façon dont ils jouent de leurs instruments et comment ils écrivent leurs chansons ne nous donne pas envie de les copier mais nous montre une autre façon de travailler.

Et donc quelles sont vos inspirations ?

Adam : Il y a beaucoup de groupes mais REM est sans aucun doute un groupe qu'on adore. On est en fait autant influencé par des groupes anglais comme Joy Division ou certains des années 80 comme The Smiths que par des groupes américains... Mais ce ne sont pas de ces groupes qui ont influencé notre musique, c'était plutôt la musique que nous écoutions en grandissant.
Johanna : Mais au niveau du songwritting, les textes me font parfois penser à du Bob Dylan, je ne dis pas que c’est comme du Bob Dylan, mais on sent les influences.

Lay Of The Land est sorti au début du mois et on a remarqué que la chanson principale de votre premier EP, Superf**k s’appelle maintenant SF. Est-ce que c’est une sorte de censure qui vous a fait changer le titre de la chanson ?

Dan : Je te laisse raconter l'histoire de ta grand-mère Johanna...
Johanna : On raconte une version différente à chaque fois qu’on nous pose la question mais Dan a décidé de dire la vérité ce soir ! En fait le nom de la chanson n'a pas plu du tout à ma grand-mère et c’était beaucoup plus important pour moi qu’elle soit contente que de garder le titre de la chanson. A l'époque où nous avons composé SF, jamais on aurait imaginé qu'un jour on l'enregistrerait ou même qu’on approcherait un jour une maison de disques. On s'est dit que ça ne valait pas le coup de contrarier ma grand-mère à cause du titre d’une chanson.
Adam : Lorsqu'on a choisi le titre de cette chanson, on était sûrement complètement saouls, c'était il y a tellement longtemps ! On n'imaginait pas qu'un jour elle sortirait et qu'on l'entendrait partout !
Johanna : Mais la chanson s’appelle SF parce qu’on ne voulait pas non plus complètement changer le titre, il fallait qu'en même temps il y ait une référence au nom initial.

Vous n'avez pas encore tourné de clip pour une de vos chansons, est-ce que c'est quelque chose que vous prévoyez de faire bientôt ?

Dan : Tourner un clip coûte très cher et notre maison de disque n’est pas vraiment pour mais on a pensé en faire un avec un équipement pas cher. C'est tellement facile aujourd'hui de faire une vidéo avec de petits moyens.
Adam : C’est vrai qu’on aimerait bien en tourner un. Mais quand je regarde MTV, je vois toujours des groupes qui jouent de la musique dans des endroits super bizarres comme dans une usine désaffectée et c’est tout le temps la même chose. Enfin je parle des jeunes groupes, je ne pense pas que George Michael tourne ses clips dans des usines désaffectées ! Donc on aimerait bien faire quelque chose d’un peu différent.

Vous avez joué au South By South West Festival la semaine dernière, ça vous a plu ?

Dan : Oui, c'était génial de jouer dans un endroit chaud ! On a joué à New York deux jours avant où il faisait très froid et où il neigeait. Donc c'était super de descendre de l’avion au Texas et de voir qu'il faisait beau !
Adam : Et c’est un festival tellement énorme, 300 groupes y ont participé ! On n’imagine pas qu’autant de groupes puissent jouer ensemble dans un festival.
Dan : Lorsqu’on est arrivé, ils nous ont donné un livre contenant des listes à n’en plus finir des groupes qui allaient jouer...
Adam : On a eu beaucoup de chance car on a joué avec Mission To Burma et Pretty Girls Make Graves. C’était vraiment un privilège d'être là en fait.
Johanna : C’est une ville très sympa aussi. Il y a plein de supers boutiques et de gens très intéressants...
Adam : Oui, on a vu un homme faire du vélo en sous-vêtements et ça semblait complètement normal !

Avez-vous prévu de faire une tournée en tant que tête d’affiche cette année ? Ou peut-être des festivals cet été ?

Johanna : Oui, nous avons des dates en Allemagne qui arrivent bientôt. Mais en termes de tête d’affiche, il est difficile de prévoir comment ça va se passer aussi tôt...
Dan : Mais c’est fort possible qu’on fasse des festivals cet été et qu'on reparte en tournée à l'automne. On a très envie de découvrir de nouveaux pays. C’est tellement agréable de tenter de nouvelles expériences et de jouer dans des endroits qu'on ne connaît pas.