Chronique Album
Date de sortie : 18.09.2006
Label : Atlantic Records
Rédigé par
Jimprofit, le 5 novembre 2006
Peut-être dans le but de se construire une véritable identité de groupe, une homogénéité et une cohérence, Get Cape. Wear Cape. Fly. joue les prolongations avec son nom à rallonge. Mais il semblerait bien, en réalité, qu'il en soit tout autrement car depuis ses débuts discographiques à l'aube de l'année 2004, Sam Duckworth, véritable homme-orchestre et âme de la formation, n'en finit pas de se chercher, explorant divers univers musicaux par le biais de singles et EPs et proposant des mélodies hétéroclites, sans jamais réellement parvenir à trouver sa voie.
S'il est rassurant de constater qu'enfin c'est chose faite avec les douze chansons de son premier album, la direction retenue ne manque pas de surprendre et de nous faire nous interroger sur le bien fondé du choix. Exit la pêche, la rébellion et l'esprit revendicatif des premiers titres. Ceux-ci laissent place à un bouillon pseudo-acoustique qui plonge rapidement, à l'instar de Once More With Feeling et I Spy, l'auditeur dans une torpeur profonde. Si, à l'écoute des premiers morceaux, jusqu'à Lighthouse Keeper, on se prend encore à espérer que la musique, après d'interminables introductions mollassonnes auxquelles succèdent de pathétiques accents d'un synthé hérité tout droit des années quatre-vingts, décolle enfin, dans la tradition des groupes progressifs actuels, eu égard à la déception qui s'impose dans la seconde partie de l'album, à l'exception toutefois du très bon et inédit War Of The Worlds, on n'espère plus grand chose. D'ailleurs, tandis qu'on plonge dans une sorte de coma surréaliste, on ne comprend plus grand chose de cette musique creuse et vide de sens, où une voix sans nuances ni subtilité dévide son chapelet d'accents monotones vaguement traînants.
En résumé, le premier album de l'un des jeunes groupes indépendants les plus prometteurs et intéressants de sa génération avec Distophia ou encore Sucioperro, sort dans le plus profond des anonymats et s'accompagne de la plus grande des déceptions.