Get Cape. Wear Cape. Fly.

Get Cape. Wear Cape. Fly. En voilà un nom curieux pour ce qui n'est en fait que le projet d'un seul homme : Sam Duckworth, un homme seul qui en fait beaucoup, et surtout le fait bien ! Ce premier EP 5 titres est sans aucun doute parmi ce qu'on a entendu de mieux en ce début d'année 2005, un disque aux mélodies absolument imparables, à la maturité incroyable pour un type qui sort à peine de l'adolescence, aux chansons admirablement construites et dont l'univers mâtiné d'électro semble empli de sincérité.

On pourra être un instant surpris, voir déconcerté, par une impression de décalage entre un chant incisif et des mélodies plus douces, mais cela ne durera pas bien longtemps, une fois que l'on aura bien cerné le cheminement artistique de chaque titre. Sam Duckworth se plaît à rappeler que ses chansons ont été composées à l'origine sur la base guitare – voix, mais rassurez vous, ce n'est pas du tout un disque acoustico – folk (pour ceux que ça rassure...), et on se retrouve face à des titres en constante évolution, progression, qui ne traînent jamais l'auditeur vers l'ennui, avec l'ajout de divers instruments ou effets, toujours appropriés. On s'éloigne d'ailleurs bien souvent du classique couplet – refrain, mais on y ajoute des ponts, des soupirs, des reprises entraînantes, et un paquet d'autres détails qui se révèlent au fur et à mesure des écoutes.

Whitewash Is Brainwash ouvre les hostilités de fort belle manière, avec son rythme immédiatement reconnaissable qui pourrait en faire un « tube », et ses enchevêtrements sonores, quasiment visuels... Imparable ! Glass Houses est peut être la chanson la moins bonne du lot, car certaines intonations vocales semblent quelque peu malvenues. On pourrait assez aisément la rapprocher de ce que peut faire Weezer dans leurs bons jours, version épurée. Ces deux titres sont déjà bien convaincants dans l'ensemble, quoique imparfaits, mais la suite n'en sera que plus belle. I-Spy, superbe ballade empreinte d'un certain classicisme, Get Cape Wear Cape Fly, dont la superposition vocale et la construction pourrait évoquer un Biffy Clyro acoustique et assagi, et A Song For... terriblement belle.

Big Scary Monsters, son label, porte en l'occurrence très mal son nom, car Sam Duckworth émerveille bien plus qu'il n'effraie, et on ne peut qu'adorer un tel monstre de nous offrir un si beau disque. On attend désormais un album, avec une impatience non dissimulée.