Little Man Tate

Attendus bien plus qu’au tournant du coin du bois après une flopée de singles peu convaincants, sortis depuis un an et demi, malgré l’engouement dont la presse British fit preuve à leur endroit, Little Man Tate déboulent à l’aube de la nouvelle année avec la mouture définitive de leur premier album. Si l’on pensait tout savoir concernant la musique poussive, conventionnelle et éculée de ce combo du Yorkshire récemment signé par V2, About What You Know va tenter de redorer leur blason et s’employer à nous surprendre et à nous donner à voir une image différente du groupe, plus personnelle et originale.

Las, si l’on ne retrouve que les Man I Hate Your Band ou encore House Party At Boothy’s, seuls véritables rescapés de la première heure et de la genèse de la formation, au rock’n’roll traditionnel, pétri de clichés jusqu’aux thèmes abordés et à l’interprétation qui lorgne résolument du côté du punk nostalgique des années quatre-vingts, donc bien moins inventif que celui de leurs homologues, Dogs et The Rifles, lesquels même victimes d’une tentative de plagiat dans 3 Day Rule, les nouvelles compositions présentes sur l’album ne sont pas véritablement en mesure de changer notre opinion ni notre vision du groupe. En effet, malgré le déploiement de gros efforts, de Europen Lover à This Must Be Love, une fois encore, pour la grande majorité des chansons, Little Man Tate rate son pari, l’album étant sauvé du naufrage par seulement deux morceaux qui sortent du lot, Who Invented These Lists ?, qui propose à la fois un son moins brouillon et léger, et une construction plus aboutie avec son refrain répétitif, et Court Report, dont les accords de guitare plus subtils et énergiques s’harmonisent d’une manière inédite avec la voix aux nuances moins primitives et à la rythmique plus élaborée.

Ainsi, pour la première fois, l’impression de cacophonie qui se dégage de la plupart des chansons de Little Man Tate s’évanouit mais il est malheureux de constater qu’après deux ans d’existence et une grande débauche d’énergie, autant sur le plan financier que celui de l’écriture musicale, Little Man Tate, au jour d’aujourd’hui, n’a finalement réussi qu’à produire deux titres décents, bref, l’équivalent d’un simple single, parmi une vingtaine de chansons. L’album constitue donc une bonne déception en ce début de nouvelle année, en tout cas, ainsi que l’énonce le titre, pour ce que j’en sais.